Victoire n Le nouveau président français a désormais la majorité qu'il réclamait au Parlement pour mettre en œuvre son programme. Procédure constitutionnelle oblige, le Premier ministre français François Fillon a présenté ce matin, lundi, la démission de son gouvernement au président Nicolas Sarkozy, au lendemain du deuxième tour des élections législatives françaises qui ont donné une large majorité à la droite. Sarkozy l'a chargé de former un nouvel exécutif qui ne connaîtra pas de grands chamboulements si l'on excepte la démission annoncée du numéro deux du gouvernement, le «superministre» de l'Ecologie Alain Juppé. La défaite de ce dernier dans la circonscription de Bordeaux dont il est également le maire constitue la plus grosse surprise de ce deuxième tour. François Fillon avait précédemment annoncé que tout membre du gouvernement qui ne serait pas élu ou réélu devrait démissionner. Mis à part ce «séisme politique», le parti de Sarkozy, l'UMP, est sorti largement vainqueur en raflant 314 des 577 sièges de l'Assemblée nationale, soit la majorité absolue. Ceci, même si la «vague bleue» prévue par tous les instituts de sondages n'a pas eu lieu à la faveur de la poussée inattendue du Parti socialiste qui, en remportant 185 sièges, dispose de près de 40 députés de plus que dans l'Assemblée sortante. Il reste que le nouveau président a la majorité qu'il réclamait au Parlement pour mettre en œuvre son programme. Le Parlement sera convoqué en session extraordinaire dès le 26 juin pour voter les premiers textes emblématiques de sa volonté de «rupture». M. Sarkozy et son Premier ministre François Fillon ont notamment préparé un «choc fiscal» à tonalité libérale (baisse des droits de succession et exonération de la fiscalité sur les heures supplémentaires). Ces réformes pourraient entraîner en contrepartie une hausse substantielle de la TVA, une mesure potentiellement impopulaire que la gauche a saisi au bond pour mobiliser avant le second tour, ce qui expliquerait peut être sa remontée spectaculaire que tous les commentateurs de la presse française n'ont pas manqué de relever ce matin. Avec cette victoire, Sarkozy pourra également tenir ses promesses électorales notamment sur le dossier de l'immigration dont il a fait son cheval de bataille lors de son élection le mois dernier. Après la création du ministère controversé de l'Immigration et de l'Identité nationale, le président et son Premier ministre ont mis au point un projet de loi durcissant les conditions d'entrée et de résidence en France et qui sera probablement l'un des premiers textes soumis au nouveau Parlement. Du côté des socialistes, le ton était au soulagement à l'annonce des résultats. Les dirigeants du parti se sont unanimement félicités que «la vague bleue» n'ait pas déferlé. Autre surprise, l'annonce par l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal qu'elle et son compagnon, François Hollande, chef du Parti socialiste, se sont séparés.