Résumé de la 2e partie n Des regards inquisiteurs désignent Monty comme l'assassin des trois ouvriers. Pour cela, il sera étroitement surveillé. Monty est travailleur et de plus, il est consciencieux et il n'a plus d'absence depuis... — ...depuis février 1977, le premier accident a eu lieu le 16, il a repris son travail le 10. — C'est maigre. Vous n'avez vraiment rien d'autre ? Pas d'histoires entre Irlandais ? Pas de sabotage ? — Rien. — Bon, essayez ce type. Mais il est hors de question d'avoir un autre «accident» sur les bras, faites vite. Les grèves, les manifestations, ça commence à bien faire ! Il faut que tout ce joli monde prenne un assassin en pleine figure. Un assassin tout bête, un vrai. Il faut stopper ces histoires de manque de sécurité sur le chantier. La presse locale s'en donne à cœur joie, et on ne dit rien pour coincer le gars, pour qu'il se croie tranquille, alors méfiez-vous qu'il ne recommence pas tout tranquillement. Je le convoque ? Avec les autres pour camoufler le coup ? — Je voudrais voir sa femme, d'abord. Sans qu'il le sache. Il dit qu'il va la voir souvent, mais en réalité il n'a pas mis les pieds à l'hôpital depuis plus d'un mois. Il se soûle, ne touche pas aux filles, enfin j'ai l'impression que s'il y a une piste elle part peut-être de sa femme. Donnez-moi vingt-quatre heures avant les convocations officielles. Je saurai très vite si je me trompe. D'ailleurs, j'ai tout bêtement une chance sur deux de me tromper. Je raisonne sur ce Monty parce que je n'ai rien d'autre.» Monty se lève à six heures, à sept heures il est sur le chantier. Depuis quelques jours, un homme le surveille sans qu'il le sache. Cet homme est soi-disant assistant du cabinet d'architecte. Depuis que la police est sûre qu'il s'agit d'un triple crime, il fait mine de vérifier des plans un peu partout, surveillant, tout et tout le monde. A présent, il n'a plus que Monty à surveiller jusqu'à ce que l'enquête aboutisse en ce qui le concerne, le blanchisse ou l'inculpe. Monty, un ouvrier comme les autres, juste un peu plus triste. Hélène B. est hospitalisée depuis six mois. Fracture du bassin, paralysie des jambes, elle a failli mourir. Il reste d'elle un visage trop pâle et trop maigre pour être encore joli. D'immenses yeux noirs cernés de noir, un buste d'enfant et des jambes mortes. Il faut de sérieuses raisons pour obtenir des détails du médecin-chef, mais l'enquêteur Steven a de sérieuses raisons, plus sa carte d'officier de police. «Je ne vous demande que les circonstances de son accident et le diagnostic. — D'après elle, elle a fait une chute du haut d'un escalier dans un grand magasin. Elle était enceinte de presque six mois, l'enfant est mort, il a fallu pratiquer une césarienne, et pour l'instant elle est paralysée. — Vous dites «d'après elle», pourquoi ? — La chute d'un escalier, c'est classique, quand on veut se débarrasser d'un enfant. De plus, à l'examen, j'ai relevé des traces de tentatives d'avortement. Elle ne voulait pas de l'enfant, à tel point qu'elle préférait risquer de mourir. C'est mon opinion. — Pourquoi n'a-t-elle pas demandé plutôt un avortement ? C'est légal ! — Légal, mais les listes d'attente sont longues. Et puis je crois qu'elle a voulu cacher sa grossesse un certain temps, le mari m'a paru bizarre lui aussi. L'enfant ne le concernait pas. Il n'en a pas parlé. (à suivre...)