Résumé de la 3e partie n L'enquêteur rend visite, à l'hôpital, à la femme de Monty, dans l'espoir de confirmer les supputations policières concernant son époux. «Hélène B. et Monty ont vécu un drame, j'ignore lequel. L'enfant était probablement d'un autre, c'est l'explication la plus évidente.» L'enquêteur se dirige vers le lit d'Hélène. Un paravent l'isole à peine des autres lits. Il parIe bas, avec gêne. Il n'a plus confiance en sa théorie. De quoi se mêle-t-il ? De la vie privée d'un couple ? Vie qui n'est ni heureuse ni riche, et qui risque de n'être plus privée à cause de lui. Il se présente, il explique que la police interroge tous ceux qui approchent le chantier de près ou de loin. «Votre mari ne vous a pas parlé de quelque chose ? D'un incident sur le chantier ? Il n'a jamais eu peur des accidents ? — Vous lui avez parIé ? — Nous parlons à tout le monde, mais l'enquête est difficile. A vrai dire, nous sommes certains qu'il s'agit d'assassinats délibérés. — Vous le lui avez dit ? — Non. Nous préférons être discrets, pour l'instant. Avec tout le monde. La situation est suffisamment compliquée. — Vous soupçonnez mon mari ? — Pas particulièrement. — Dites-moi la vérité, s'il vous plaît. — Mais je vous dis la vérité, je vous assure. Il n'est pas plus suspect que tous ses camarades, et encore, rien ne dit que l'assassin soit parmi eux. — Mais vous venez me voir parce que vous le trouvez bizarre ? — Un peu. Il se fait du souci à cause de vous, sûrement ? — Du souci ? Il ne vient plus, je crois qu'il me déteste. Je crois que tout est fichu pour nous, fichu ! Et j'ai peur. — De quoi avez-vous peur, madame ? — De lui, j'ai peur que ce soit lui. Et j'ai peur de lui faire du mal, encore plus de mal, en pensant à ça.» Il attend, le policier, assis sur une chaise de fer, près de ce lit d'infirme, dans l'odeur fade de cet hôpital vétuste, désespérant de tristesse, comme cette femme qui se retient de pleurer, qui raconte sans le regarder : «Si j'avais pu ne pas lui dire ce qui était arrivé. Mas je n'ai pas eu la force. Et puis je ne supportais plus qu'il me touche, alors il ne comprenait pas. On s'aimait tant, on était mariés depuis deux ans. Il a trouvé ce travail, on a quitté Londres, on est venus dans ces baraques. Un soir, je m'ennuyais tellement, il n'était pas là, j'ai voulu le rejoindre, je suis aIlée dans le bar où il retrouvait ses copains pour jouer aux cartes, il n'y était pas. J'ai voulu partir, mais quelqu'un m'a offert à boire, il y avait une femme que je connaissais, je n'ai pas osé refuser. Elle est partie presque aussitôt, je ne sais plus avec qui. A partir de là, je me souviens mal. Je connaissais à peine les camarades de mon mari, les visages ne m'étaient pas familiers, en fait ils m'ont droguée. Ils ont dû mettre quelque chose dans mon verre, la tête me tournait pourtant je n'avais presque pas bu. (à suivre...)