Mystère n Pour l'entourage de la famille et dans le quartier, l'enfant n'a pas eu une mort accidentelle. Ils sont quasi certains que Yacine a été assassiné. «Ils l'ont massacré», Réda prononce ces paroles avec rage. Une flamme de vengeance jaillit de ses beaux yeux noisette. Les mêmes que ceux de Yacine. Comme tout le monde, il est persuadé que son petit neveu a subi les pires sévices avant d'être achevé et jeté au fond du puits. Comme tout le monde, il trouve farfelue l'idée selon laquelle, Yacine se serait aventuré tout seul dans les buissons et tombé tragiquement dans le puits. «Yacine a son propre périmètre, même quand il attend sa sœur Fériel à la sortie de l'école ou quand il joue avec son ballon, il ne s'éloigne pas de la maison. Pas plus de 10 m !» Le puits est à … 300 m et pour l'atteindre il faut emprunter un chemin étroit et sinueux au relief accidenté, passer devant un chantier, traverser une route en travaux et se faufiler dans des buissons truffés de roseaux. Réda Bouchelouh est catégorique : «Non, Yacine a été emmené là bas et c'est là bas qu'il a été tué.» Pour preuve, il prend en considération les révélations d'un des plongeurs qui sont descendus dans le puits, torche à la main. Ce dernier aurait affirmé que le petit repêché présentait des ecchymoses au niveau du visage, du buste et des membres supérieurs, des preuves suffisantes pour jurer que c'est un assassinat. L'oncle dit disposer d'une autre preuve irréfutable celle-ci : «Le puits et ses alentours ont fait l'objet d'une investigation minutieuse dans les trois jours ayant suivi la disparition de l'enfant. Il n'y avait point de trace de Yacine, pas le moindre indice qui laisserait penser que le lieu du sinistre était ce puits. C'est clair, il n'a été jeté ici que depuis peu», dit-il faisant sa propre reconstitution des faits. Réda a la certitude que le criminel a agi de la sorte car il était aculé. «Il savait qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir, il a décidé alors de l'achever en le jetant ici pour qu'il ne parle jamais», faisant allusion à un acte criminel de pédophilie sans oser cependant le prononcer par pudeur. Le criminel était dans ces lieux maudits car Réda, qui lance un regard vers la grande foule venue témoigner sa compassion, a une autre certitude en déclarant : «Qui sait ? Vous voyez ce beau monde, j'ai le pressentiment que l'assassin est ici. Il est parmi nous.» Ce parent, visiblement abattu et marqué à vie, est sûr et certain que celui qui a ôté la vie à Yacine n'est pas un étranger des lieux. «Je mettrai ma main au feu, que le fils de… connaît bien la famille et connaît bien Yacine. Il l'a choisi, il l'a violé et l'a tué…», dit-il, promettant vengeance, en levant l'index au ciel et en pleurant… prenant Dieu à témoin.