“Ma visite traduit la solidarité de tout le peuple algérien, à sa tête le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, avec le peuple sahraoui. Ma présence exprime aussi la solidarité des élus algériens avec les élus sahraouis.” C'est ce qu'a déclaré hier le président de l'Assemblée nationale algérienne, Abdelaziz Ziari, à son arrivée dans le camp des réfugiés sahraouis d'El-Ayoun, à l'adresse de son homologue sahraoui, Mahfoud Beïba, des autres membres du Parlement sahraoui et du wali d'El-Ayoun. En visite officielle d'une journée, M. Ziari a tenu à préciser que l'Algérie, peuple et Etat, est aux côtés des Sahraouis “à tout moment” et qu'elle espère qu'une solution “juste et définitive” soit trouvée, après que “chaque Sahraoui ait décidé de son sort”. Le président de l'APN, qui s'est rendu pour la première fois dans les camps des réfugiés sahraouis, a ensuite assisté à l'ouverture des travaux de la session de l'Assemblée nationale de la RASD (ANS), en présence des membres du Parlement et du gouvernement sahraouis, venus l'accueillir à l'entrée du siège provisoire de l'ANS. Il s'est de nouveau exprimé sur sa venue dans les camps, survenue au lendemain du retour triomphant de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïder, dans son pays, à El-Ayoun occupé. “La question du Sahara occidental est une question de décolonisation ; nous autres Algériens savons ce qu'est la colonisation et ses différentes facettes. La cause sahraouie est une cause sacrée pour le peuple algérien”, a-t-il précisé. M. Ziari a, en outre, observé une ressemblance dans les méthodes des colonisateurs et occupants, rappelant que ces derniers agitent notamment “des plans d'autonomie” et “des projets de développement”, pour tromper la communauté internationale et faire avaliser leurs desseins expansionnistes. Pourtant, a-t-il ajouté, nul ne saurait se mettre en travers de “la souveraineté du peuple sahraoui” ni affecter “la volonté des Sahraouis”, car elle est “plus forte que celle de tout colonisateur et occupant”. Le troisième homme de l'Algérie a également souligné que la construction de l'Union du Maghreb des peuples “ne se fera pas au détriment de la question sahraouie”, de “la stabilité” de la région ni “du progrès”. “L'Algérie, peuple et Etat, est toujours attachée à novembre 1954. Sans être une partie du conflit, elle poursuivra son soutien, y compris au niveau de l'Union africaine et des Nations unies”, a soutenu le président de l'APN, en saluant la lutte du peuple sahraoui pour l'application de “son droit à l'autodétermination et à l'indépendance”. La visite d'Abdelaziz Ziari fait suite à une invitation de son homologue. Le choix du camp d'El-Ayoun n'est pas fortuit : il apporte une caution de l'Algérie au courage d'Aminatou Haïder, interdite d'entrer dans le territoire sahraoui occupé par les autorités marocaines. La “Gandhi du Sahara”, avec sa grève de la faim qui a duré plus d'un mois et qui a failli lui coûter la vie, a non seulement contribué à replacer le dossier du Sahara occidental dans son contexte historique hispano-marocain, mais aussi à rapprocher les Sahraouis séparés par le “mur de la honte” (érigé par le Maroc dans les années 1980) autour de l'objectif d'indépendance du territoire non autonome. Avant sa rencontre avec le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, M. Ziari a assisté à la séance de renouvellement du protocole de travail entre les deux Parlements, algérien et sahraoui. Un protocole signé en avril 2008 qui porte sur la solidarité et la fraternité entre les deux peuples, la coopération bilatérale et le développement économique et social.