"La protection légale des réfugiés" et "Le contrôle des flux migratoires dans le monde" ont constitué le thème d'une rencontre-débat organisée à Annaba. Initiée par l'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD), en coordination avec le bureau d'Alger du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), cette rencontre a été rehaussée par la présence de l'ambassadeur de Grèce en Algérie, du consul de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans l'Est algérien, de délégations de diplomates italiens et britanniques ainsi que des représentants d'ONG locales et de juristes universitaires. Dans son intervention, le représentant du HCR, Pablo Matteu, a abordé la "conception juridique du réfugié" et la question de la protection que lui assure la législation internationale. Il a souligné, dans ce contexte, qu'en dépit des efforts déployés pour venir en aide aux populations réfugiées qui sont des millions à vivre une situation de précarité sur tous les plans, "les aides demeurent insuffisantes". M. Matteu a indiqué que les enquêtes menées sur le terrain par le HCR dans plusieurs pays révèlent que "30 pour cent des besoins des réfugiés ne sont pas disponibles", et a souligné en outre les différentes formes d'atteintes aux droits de l'homme et les violences exercées sur les réfugiés. La représentante du HCR en Algérie, Emmanuelle Mitte, a abordé quant à elle, "la relation entre le réfugié et l'immigré" ainsi que le "système juridique de protection des réfugiés". Elle a notamment souligné que les raisons poussant des populations à l'exode sont "d'ordre économique, sécuritaire et politique". Mme Mitte a fait état d'un programme de travail du HCR fondé, a-t-elle expliqué, sur "l'adaptation des procédures de protection avec les réalités", en assurant "la promotion de la communication et de la coopération entre les Etats dans le traitement de ces questions". De son côté, le Dr. Manaa de l'université Badji Mokhtar d'Annaba, a mis en exergue les mesures prises en Algérie pour assurer l'insertion professionnelle des jeunes, assorties de dispositions légales visant à mettre fin au phénomène de l'émigration clandestine. Le représentant du Croissant rouge sahraoui devait, à son tour, dresser un tableau sur la situation des réfugiés sahraouis, évoquant à ce propos les "difficultés d'acheminer les secours dans les camps". Il a fait part, dans ce contexte, d'une "diminution des aides durant la dernière décennie", ce qui a entraîné, selon lui, "une sous-alimentation dans les camps, touchant 60% des enfants âgés de moins de 5 ans". R.R