Bilan n Durant deux jours, les militants et responsables du FFS ont tenu une réunion inédite : un audit qui doit servir à la relance du parti. Pour Karim Tabou représentant de la direction nationale du parti «l'organisation de cette conférence est un jalon décisif qui va nous permettre de réaliser nos objectifs d'avenir et renforcer le lien avec nos compatriotes et renouer avec nos amis politiques, nos militants, nos partenaires sociaux et politiques». Il s'est félicité d'être le 1er parti politique algérien à prendre le risque et à oser faire un audit transparent et démocratique qui renforcera le parti à l'échelle nationale et internationale. Cette conférence nationale prépare un congrès d'importance exceptionnelle, selon M. Tabou, pour le parti et le pays. Le Pr Mohand Cherifi Amokrane, coordinateur au programme des nations unies pour le développement (Pnud), a été sollicité à exposer ses expériences en matière d'audit à l'échelle internationale. Il expliquera que l'audit interne d'un parti se définit comme une évaluation par ses militants de l'état de réalisation de ses objectifs politiques pour cerner les faiblesses du parti et préconiser les mesures appropriées pour améliorer ses performances. Pour être performant, un parti, selon lui, doit disposer d'un «FILM», une abréviation de quatre principes qui peuvent aider à la bonne performance de tout parti politique. Le fonds, donc les finances, l'information au plan interne et externe, la logistique qui exige le secret du travail, le sérieux, la facilité du travail pour les militants par les moyens, et enfin les militants qui sont le noyau du parti politique. «Il faut donner à la société civile l'ancrage sur les listes électorales et écouter les différents points de vue avant de statuer», conseillera-t-il en précisant que le parti doit fonctionner par l'information, les relations externes nationales et internationales «pour changer le regard de la population», reprendra-t-il. «Le but de l'audit n'est pas de sanctionner des militants ayant failli à leurs responsabilités et les diagnostics de l'audit n'ont qu'une seule finalité c'est de renforcer le parti pour mieux réaliser ses objectifs politiques, socio-économiques, culturels au service de la population», explique-t-il. Le Pr Mohand Cherifi axera son intervention sur le point de l'évaluation objective des objectifs politiques du parti, conseillant ainsi l'ouverture en prévision des prochaines élections et l'organisation du prochain congrès. Dans un message adressé aux militants du FFS dans cette conférence, Sadek Hadjress, considère que c'est une initiative inédite dans la vie politique algérienne «elle correspond à l'une des conceptions que j'ai de la vie et du combat politique progressiste». Hocine Aït Ahmed, absent à la conférence et dans un message adressé aux participants souhaite que «l'audit ait à cœur de revenir sur les responsabilités des congrès précédents et la modernisation de nos méthodes de travail». «Nous devons préparer nos structures pour concrétiser les opérations stratégiques d'ouverture vers la société, recommandé par le 3e congrès et qui sont d'actualité.» Règlements de comptes l La conférence nationale du FFS, a été aussi un rendez-vous pour le «règlement de comptes» et de rivalités au sein du pionnier des partis de l'opposition en Algérie. En effet, cette conférence a failli tourner au vinaigre. Les militants contestataires proches de la direction du parti se sont livrés à un échange de jets de pierre durant près de 20 minutes. Une personne a été blessée parmi les militants proches du premier secrétaire du parti. Alors que les participants à la rencontre se sont rassemblés à l'intérieur de la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, quelques dizaines se sont rassemblés à 100 m du lieu. Venus à bord de bus et de voitures, les contestataires ont été empêchés de s'approcher du lieu de la réunion par le service d'ordre mis en place par les organisateurs. C'est déjà le début du problème. Les contestataires ont tenté de franchir ce cordon à maintes reprises, en vain. C'est au moment où tout le monde a rejoint la salle de conférence que les échauffourées ont éclaté entre les deux parties. Une véritable bagarre ponctuée par un jet de pierres. Une fois leur objectif visant à se faire remarquer atteint, les «frondeurs» ont quitté les lieux. Par la suite, les choses sont rentrées dans l'ordre. Six protestataires ont remis hier une déclaration à la presse dans laquelle ils dénoncent la position du secrétaire du FFS. Selon eux, le secrétaire s'est montré «haineux contre la protesta, toujours présente et loin de s'éteindre, qui tenait pacifiquement son sit-in». De son côté, le premier secrétaire du FFS a expliqué que la question a été tranchée à tous les niveaux du parti (président, conseil national et secrétariat général).