Fait n Conséquence des nouvelles données économiques dues au basculement du socialisme dirigiste au libéralisme. «la dynamique de recrutement est entre les mains des entreprises publiques», souligne M. Mana. En quête de rentabilité, ces entreprises sont dans l'obligation de choisir minutieusement leurs employés. «Un mauvais recrutement est une perte pour l'entreprise et pour l'employé». Si pour la société, les conséquences sont facilement compréhensibles, pour l'employé la perte s'explique par la désorientation et l'instabilité. Alors que faut-il faire pour mettre en adéquation les besoins des entreprises et les demandeurs d'emploi et ainsi équilibrer le marché du travail ? L'Etat doit, en premier lieu, faire une étude exhaustive des besoins à court, moyen et long terme en matière de main-d'œuvre et de cadres. Une fois les besoins définis, une politique de formation adéquate doit être appliquée en fonction des exigences formulées par les premiers concernés, en l'occurrence les entreprises. Une réforme de l'enseignement universitaire est indispensable. D'ailleurs, ce constat a déjà été fait par les pouvoirs publics en initiant le système LMD (Licence, Mastère, Doctorat) inspiré de la communauté européenne. Ce système a pour objectif de travailler en collaboration avec les entreprises pour mettre sur le marché du travail les profils souhaités par les recruteurs. Pour inculquer à l'étudiant la culture d'entreprise, la multiplication de stages au sein des entreprises est aujourd'hui indispensable. A condition que les entreprises jouent le jeu et confient aux stagiaires des projets sérieux et ne pas limiter cette période de formation à lui faire apporter le café et faire des photocopies. D'un autre côté, la course contre la montre et l'obligation de résultats font que les recruteurs, sauf cas rares, cherchent par l'acte de recrutement la création immédiate de richesses. Combien va lui coûter la personne recrutée et quelle valeur ajoutée va-t-elle apporter ? Or, ces entreprises doivent établir un plan de recrutement pour cibler leurs besoins et prévoir en leur sein des départements de formation. Le candidat, quant à lui, pour avoir toutes les chances de se voir un jour recruté, doit d'abord, porter un choix sur la carrière qu'il souhaite embrasser, ensuite multiplier les stages et formations dans le domaine. Il est vrai que ces formations coûtent cher, mais l'investissement est sûr. En attendant ces réformes et ces prises de position indispensables pour équilibrer le marché de l'emploi, «les algériens résidant à l'étranger sont en train de rafler la mise», soutient M. El-Ouahdoudi.