Résumé de la 1re partie n Le gros ours qui avait commencé par terroriser la maisonnée, s'avéra être un gentil animal ayant simplement froid. Blanche-Rose et Rose-Rouge, sortez de vos cachettes, petites peureuses. Les deux fillettes, tranquillisées, s'approchèrent. Le mouton et les colombes aussi ... — Chères enfants, retirez-moi cette neige de ma fourrure. Avec une brosse, elles lissèrent le pelage épais du gros ours brun qui s'étendit devant l'âtre en grognant de plaisir. Ayant perdu toute peur et toute timidité, elles s'amusèrent à l'envi avec leur nouvel ami. Il était lourd et pataud. Elles lui tiraient les poils, enfonçaient leurs petites mains dans la fourrure chaude comme un nid, ou bien, avec une baguette, le taquinaient. De temps en temps, lorsqu'elles allaient un peu trop fort et partaient d'un grand éclat de rire, il grognait : «Blanche-Rose, Rose-Rouge, ne tuez pas votre fiancé.» L'heure du coucher sonna à la vieille horloge ; les deux enfants s'en allèrent au lit sagement. La maman dit à l'ours : «Reste là si tu veux, près du feu. Il fait trop froid dehors.» A l'aurore, il s'en retourna dans les bois d'où il était venu. Les jours qui suivirent, ponctuellement, l'ours revint au logis. Les fillettes ne fermaient plus la porte avant qu'il ne fût revenu se coucher devant l'âtre où il jouait avec elles des heures durant. Quand le printemps reverdit toutes les plantes et tous les arbres, l'ours dit adieu à ses amies pour aller vivre tout l'été dans la forêt. — Mais pourquoi donc ? s'étonna Blanche-Rose. — Pour empêcher que les méchants nains ne volent mon trésor. L'hiver, la terre est gelée, les nains ne peuvent sortir des profondeurs de leurs grottes. Au printemps, le soleil réchauffe et dégèle le sol. Ils vont sortir, venir me piller et ce qu'ils dérobent, on ne le retrouve jamais. Blanche-Rose et Rose-Rouge se résignèrent à leur chagrin. En passant dans l'ouverture de la porte, l'ours accrocha au loquet un morceau de son pelage. Blanche-Rose crut voir briller sous la peau l'éclat de l'or, mais l'ours s'enfuit... Quelques semaines après, tandis que les fillettes allaient ramasser du petit bois dans la forêt, elles rencontrèrent, sur un arbre abattu, un nain tout ridé dont la longue barbe blanche était prise dans une fente. Il sautait de droite et de gauche sans pouvoir se tirer de ce mauvais pas. — Pourquoi me regardez-vous de la sorte ? vous feriez mieux de m'aider, lança-t-il aux fillettes. — Que fais-tu là ? répliqua Rose-Rouge. — Sotte que tu es ! En coupant du bois en très petits morceaux, j'ai coincé ma belle barbe. (à suivre...)