Résumé de la 73e partie n Sam Kingsley emmène Pat à un un dîner à la Maison-Blanche, où ils sont tous deux invités. Un moment plus tard, il la présentait à l'attaché de presse du Président. Brian Salem était un homme aimable, enveloppé. «Cherchez-vous à nous voler les gros titres, mademoiselle Traymore ?» demanda-t-il avec un sourire. Ainsi donc, même dans le bureau Ovale, on avait parlé de l'effraction. «La police a-t-elle des indices ? — Je ne crois pas, mais nous pensons tous qu'il s'agit seulement d'une sorte de désaxé.» Penny Salem, une femme mince et vigoureuse d'une quarantaine d'années, l'œil perçant, ajouta : «Dieu sait le nombre de lettres de détraqués adressées au Président que Brian voit passer. — C'est exact, approuva son mari. Tous ceux qui exercent un pouvoir politique sont amenés à marcher sur les pieds des autres. Plus vous êtes puissant, plus des individus ou des groupes vous en veulent. Et Abigail Jennings a des positions tranchées sur des sujets extrêmement délicats. Oh, regardez, la voilà. Son visage s'épanouit soudain. N'est-elle pas magnifique ?» Abigail venait d'entrer dans la salle Est. Ce soir, elle n'avait pas choisi de minimiser sa beauté. Elle était vêtue d'une robe en satin abricot avec un corsage recouvert de perles. Une jupe évasée mettait en valeur sa taille étroite et sa mince silhouette. Ses cheveux étaient retenus sur la nuque en un chignon lâche. Une ombre bleu pâle soulignait ses yeux splendides et une touche de rose rehaussait ses pommettes. Un rouge abricot plus soutenu soulignait ses lèvres au dessin parfait. C'était une autre Abigail, qui riait légèrement, laissait sa main posée un moment sur le bras d'un ambassadeur octogénaire, acceptait les hommages rendus à sa beauté comme un dû. Pat se demanda si toutes les femmes dans la pièce se sentaient comme elle — soudain fade et insignifiante. Abigail avait bien calculé son entrée. L'instant d'après, la musique de l'orchestre de la Marine entonnait un entraînant Salut au Chef. Le Président et la Première Dame des Etats-Unis arrivaient de leurs appartements privés. Le nouveau Premier ministre canadien et son épouse les accompagnaient. Les premiers accords de l'hymne national canadien firent suite aux dernières notes du traditionnel Salut au Chef. Le défilé des invités commença. Lorsque Pat et Sam s'approchèrent du Président et de son épouse, Pat sentit battre son cœur. La Première Dame des Etats-Unis était plus séduisante dans la réalité que sur les photos. Elle avait un long visage serein avec une bouche généreuse, des yeux bleu clair. Quelques fils gris parsemaient sa chevelure blonde. Il se dégageait d'elle une impression d'aisance parfaite. Elle plissait les yeux en souriant et ses lèvres s'écartaient, révélant de solides dents sans défaut. Elle raconta à Pat qu'elle avait rêvé de travailler à la télévision lorsqu'elle était jeune fille. «Et au lieu de cela — elle rit, levant les yeux vers son mari — j'avais à peine quitté Vassar que je me suis retrouvée mariée. — J'ai été assez malin pour la prendre avant qu'un autre ne le fasse, dit le Président. Pat, je suis heureux de faire votre connaissance.» (à suivre...)