Résumé de la 3e partie n Les deux courageuses petites filles réussirent à soutirer le méchant nain des griffes de l'aigle lui sauvant la vie pour la troisième fois, et ce, malgré son ingratitude. Tout juste remis de sa peur, le nain glapit : — Vous avez déchiré mon bel habit. Vous êtes toujours aussi sottes et maladroites, et toujours aussi laides, tout juste bonnes à aller au diable ! Chargeant alors sur son dos un sac de pierres précieuses qui se trouvait derrière un gros rocher, il se faufila dans une crevasse ouverte dans le sol. Les fillettes, habituées à cette ingratitude, ne s'émurent pas outre mesure et continuèrent leur chemin jusqu'à la ville. Le soir, en revenant, elles prirent le même sentier que celui pris le matin ; elles surprirent le nain en contemplation devant les pierres précieuses qu'il avait vidées de son sac et qui étincelaient de mille feux aux lueurs du couchant. Emerveillées, elles s'arrêtèrent : — Vous ne savez que bayer aux corneilles, décidément ! jeta le nain, tout rouge. Partez d'ici ! Et, tandis qu'il criait sa colère, un grand ours brun sortit pesamment des buissons. Le nain, fou de terreur, fit un saut en arrière en hurlant : — Monsieur l'ours, laissez-moi la vie ; je vous donne toutes ces pierres précieuses. Je suis tout petit, si chétif. Voyez ces deux fillettes, grasses comme des oies. Elles feront bien mieux votre affaire. D'un seul coup de patte, sans autre forme de procès, l'ours supprima le méchant nain pour toujours. Les deux sœurs affolées allaient s'enfuir quand l'ours murmura : — Blanche-Rose, Rose-Rouge, je suis votre ami. Au son de cette voix connue et aimée, les fillettes se retournèrent. Quel étrange spectacle ! La peau de l'ours tombait lentement et, sur le pelage qui faisait un tapis, se dressait un bel homme tout d'or vêtu. — Je suis fils de roi, expliqua-t-il. Ce maudit nain m'a jeté un sort en volant mes trésors. J'étais condamné à courir les bois sous la forme d'un ours sauvage jusqu'à ce que sa mort me délivrât. Il a reçu le châtiment qu'il méritait ... Blanche-Rose épousa le prince et Rose-Rouge, le frère du prince. Ils partagèrent l'immense trésor que le nain avait amassé et vécurent ainsi dans l'opulence. Leur maman devenue vieille, fut invitée à venir vivre au milieu de ses enfants et petits-enfants. On transplanta dans le jardin du palais royal les deux rosiers qui avaient vu grandir les fillettes et ils donnèrent des roses plus belles d'année en année.