Les routes du trafic de drogue passent de plus en plus par le continent africain, ainsi exposé à ce fléau supplémentaire, s'inquiète l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc). «L'Afrique est la cible des trafiquants de cocaïne qui viennent de l'Ouest (Colombie) et des trafiquants d'héroïne qui viennent de l'Est (Afghanistan)», selon le directeur de l'Onudc. Les experts de l'ONU ont relevé des indices de trafic «encore faible mais croissant» d'héroïne d'Afghanistan (producteur de 92% de l'héroïne mondiale) transitant par l'Afrique orientale et occidentale à destination de l'Amérique du Nord. Le trafic d'héroïne est le fait de mafias relativement peu organisées qui se passent le relais de pays en pays, ce qui se traduit par des «fuites» en transit. En conséquence, la consommation d'héroïne augmente dans les pays entourant l'Afghanistan : le Pakistan, l'Iran et les pays d'Asie centrale, mais aussi en Russie, en Inde et en Afrique. De même, «le trafic de cocaïne à destination de l'Europe passe habituellement par les Caraïbes, et chaque fois davantage, par l'Afrique», où les saisies de cocaïne ont été multipliées par six durant la période 2000-2005. La croissance de ce trafic touche surtout le golfe de Guinée et la côte africaine à la hauteur du Cap Vert. La résine de cannabis provient toujours essentiellement d'Afrique du Nord, même si le Maroc a fortement réduit sa production à 1 070 tonnes en 2005 (contre 3 070 tonnes seulement deux ans auparavant). La majeure partie du haschisch produit au Maghreb est consommée en Europe.