Résumé de la 14e partie n Se battre pour une idée - surtout concernant l'abolition de la peine capitale - n'est pas chose aisée. Sharon accepte de refaire son article, mais sans la moindre conviction. Le taxi s'arrêta devant la porte. Le chauffeur, un homme mince et grisonnant, lui jeta un regard interrogateur par-dessus l'épaule. «?a va donc si mal ? Vous avez l'air à plat.» Elle esquissa un sourire. «C'est le temps, je suppose.» Un œil sur le compteur, elle chercha de la monnaie dans sa poche et laissa un généreux pourboire. Le chauffeur tendit le bras en arrière pour lui ouvrir la porte. «Bon sang, avec un temps pareil, vous aIlez voir la tête des gens aux heures de pointe ! Et si jamais il se met à neiger pour de bon... Si vous voulez mon avis, vous ferez mieux de rester chez-vous. — Je dois partir dans le Connecticut ce soir. — J'aime autant que ce soit vous que moi. Merci, m'dame.» Angie, sa femme de ménage qui passait deux matins par semaine, venait visiblement de partir. Il flottait une légère odeur de cire ; la cheminée avait été balayée, les plantes arrosées et soignées. Comme toujours l'appartement offrait à Sharon un accueil calme et chaleureux. Les tons bleus et rouges du vieux tapis d'Orient de sa grand-mère avaient joliment passé. Elle avait recouvert en bleu le canapé et le fauteuil achetés d'occasion, travail qu'elle a avait fait avec amour quatre week-ends, dont elle s'était plutôt bien sortie. Quant aux tableaux et gravures sur les murs et au-dessus de la cheminée, elle les avaient trouvés petit à petit chez les brocanteurs, dans les salles de ventes ou au cours de ses voyages en Europe. Steve aimait cette pièce. Il remarquait à chaque fois le moindre changement. «Tu as un vrai don pour arranger une maison», lui disait-il. Elle entra machinalement dans la chambre et commença à se déshabiller. Elle allait prendre une douche se faire une tasse de thé et essayer de dormir un peu. Pour l'instant, elle était incapable de penser de manière cohérente. Il était presque midi quand elle se mit au lit et elle régla la sonnerie du réveil sur quinze heures trente. Le sommeil fut long à venir. Ronald Thompson. Elle était tellement sûre que le gouverneur commuerait sa peine. Il ne faisait aucun doute qu'il était coupable, et le nier lui avait certainement nui. Mais, à l'exception d'une autre histoire sérieuse quand il avait quinze ans, son casier judiciaire était vierge. Et il était si jeune. Steve. C'étaient des gens comme Steve qui faisaient l'opinion publique. C'était la réputation d'intégrité de Steve sa loyauté qui lui attiraient l'attention du-public. Aimait-elle Steve ? Oui Beaucoup ? Oui, infiniment. Avait-elle envie de l'épouser ? Ils allaient devoir en parler ce soir. Elle savait que c'était la raison pour laquelle Steve voulait qu'elle reste chez lui cette nuit. Et Il désirait tellement que Neil s'attache à elle. Mais ce n'était pas facile ; on ne force pas l'affection. Neil était sur ses gardes avec elle, si peu confiant. Est-ce parce qu'il ne l'aimait pas, ou réagissait-il ainsi avec toutes les femmes qui détournaient son père de lui ? Elle n'aurait su le dire. Aimerait-elle vivre à Carley ? Elle aimait tant New York, elle l'aimait sept jours sur sept. Mais Steve n'accepterait pas de faire venir Neil en ville. (à suivre...)