Résumé de la 12e partie n Neil est marqué à vie par l'assassinat de sa mère. Cela se comprend il en a été le témoin... Maintenant, papa allait peut-être se marier avec Sharon. Sandy lui avait raconté que tout le monde disait que son père allait se remarier. Sandy disait qu'une femme n'a pas envie des enfants des autres, surtout quand ils sont souvent malades. M. et Mme Lufts parlaient tout le temps de partir en Floride. Neil se demandait si papa le laisserait aux Lufts quand il épouserait Sharon. Il espérait que non. Malheureux, il regarda par la fenêtre, tellement perdu dans ses pensées que Sandy dut lui donner un coup de coude quand le car s'arrêta devant l'école. Le taxi freina en crissant devant l'immeuble du journal New Dispatch sur la 42e Rue Est. Sharon fouilla dans son sac, sortit deux dollars et régla le chauffeur. La neige avait momentanément cessé de tomber, mais il faisait de plus en plus froid et le trottoir était glissant. Elle se rendit tout de suite à la salle de rédaction, déjà bourdonnante des préparatifs de l'édition de l'après-midi. Il y avait une note dans son casier. Le rédacteur en chef adjoint désirait la voir immédiatement. Troublée par l'urgence du message, elle traversa en hâte la salle bruyante. Il était seul dans son petit bureau encombré, «Entrez et fermez la porte.» Il lui fit signe de s'asseoir. «Vous avez votre papier pour aujourd'hui ? — Oui. — Vous encouragez à multiplier les appels pour inciter le gouverneur Greene à commuer la peine de Thompson, n'est-ce pas ? — Bien sûr. J'y ai pensé. Je vais changer l'introduction. Le fait que Mme Greene ait dit qu'elle refusait d'accorder un autre délai d'exécution peut nous aider. Cela risque de pousser encore plus de gens à l'action. Nous avons encore quarante-huit heures. — Laissez tomber.» Sharon le regarda, médusée. «Comment ça, ‘'laissez tomber'' »? Vous m'avez toujours soutenue dans cette affaire. — J'ai dit : laissez tomber. Après avoir pris sa décision, Mme Greene a elle-même appelé le vieux et l'a envoyé au diable, déclarant que nous faisions délibérément du sensationnel pour faire vendre le journal. Elle a dit qu'elle n'était pas non plus partisane de la peine capitale, mais qu'elle n'avait aucun droit d'intervenir dans le jugement de la Cour sans nouvelles preuves. Elle a ajouté que si nous voulions faire campagne pour modifier la Constitution, c'était notre droit, et qu'elle nous soutiendrait. Mais, en revanche, que nos pressions pour qu'elle intervienne dans un cas particulier prouvaient une conception fantaisiste de la justice. Le vieux a fini par lui donner raison.» Sharon sentit son estomac se tordre comme si on l'avait battue. Pendant quelques secondes, elle eut peur de vomir. Serrant les lèvres, elle lutta contre le spasme qui lui contractait la gorge. Le rédacteur lui lança un regard inquiet. «?a va, Sharon ? Vous êtes toute pâle.» (à suivre...)