Résumé de la 36e partie n Lally aperçoit Sharon et son ravisseur. Elle reconnaît l'homme, mais pas Sharon à cause du déguisement. Ce qui attise sa curiosité. Drôle d'assemblage, pensa-t-elle. Un vieux manteau d'occasion et ces bottes. De plus en plus intriguée, elle regarda le couple traverser la gare. Le sac que portait l'homme avait l'air très lourd. Elle fronça les sourcils en les voyant descendre sur la voie 112. Il n'y avait pas de train avant quarante-cinq minutes. Etrange, pensa-t-elle. Pourquoi attendre sur le quai ? Il y fait glacial. Elle haussa les épaules. Voilà qui tranchait la question. Elle ne pouvait pas se rendre dans sa pièce s'ils restaient sur le quai à la regarder. Elle devait attendre demain. Refoulant sa déception, Lally se dirigea avec résignation vers la salle d'attente principale à la recherche de Rosie. «Parle, Ron, parle, bon Dieu !» L'avocat aux cheveux noirs appuya sur le bouton «enregistrement». Le lecteur de cassette était sur la couchette entre les deux hommes. «Non.» Ron Thompson se mit debout traversa nerveusement l'étroite cellule et s'arrêta devant les barreaux de la fenêtre. Il se détourna rapidement. «Même la neige a l'air sale ici, dit-il, sale, grise et froide. Vous voulez enregistrer ça ? — «Non.» Bob Kurner se leva et mit son bras sur les épaules du garçon. «Ron, je t'en prie. — A quoi bon ? A quoi bon ?» Ses lèvres de jeune garçon se mirent à trembler. Il changea d'expression prit l'air soudain juvénile et sans défense. Il se mordit vivement les lèvres, se frotta les yeux, d'une main «Bob, vous avez fait tout ce que vous pouviez... je le sais. Il n' y a rien d'autre à faire maintenant. — Rien, si ce n'est donner au gouverneur une raison d'accorder une remise de peine, ne serait-ce qu'un délai d'exécution... Ron, ne serait-ce qu'un délai. — Mais vous avez essayé... cette journaliste, Sharon Martin si elle n'a pu rien obtenir avec toutes les pétitions qu'elle a recueillies… — Au diable cette foutue Sharon Martin !» Bob Kurner serra les poings. «Qu'ils aillent au diable, tous ces faiseurs de bonnes œuvres incapables de se tirer une épine du pied ! Elle a tout bousillé, Ron. Nous étions sur le point d'obtenir une pétition, une vraie, venant de gens qui te connaissent, de gens qui savent que tu es incapable de faire du mal à qui que ce soit, et elle s'est mise à proclamer dans tout le pays que, bien entendu, tu étais coupable, mais que tu ne devais pas mourir. Elle a tout fait pour qu'il soit impossible au gouverneur de t'accorder une remise de peine— impossible. — Alors, pourquoi perdre son temps ? Si cela ne sert à rien, si c'est sans espoir, je ne veux plus parler de toute cette histoire maintenant ! — Tu dois le faire !» La voix de Bob Kurner s'adoucit tandis qu'il regardait le jeune homme droit dans les yeux. Ils reflétaient une droiture et une honnêteté irrésistibles. Bob se souvint de ses propres dix-neuf ans. (à suivre...)