Résumé de la 4e partie n Les femmes des deux suspects témoignent en leur faveur. Mais la voisine de la victime révèle qu'elle l'a vue le soir du crime en compagnie d'un homme. La police continue à interroger la voisine de Susan. — Qu'avez-vous reconnu chez cet homme, alors ? La silhouette, l'allure, la démarche, la certitude du «déjà vu». Je ne suis pas très observatrice et je ne détaille pas les gens sous le nez. Je me suis dit simplement : «tiens, voilà la voisine avec son ami...» Milton et Hugues Bauer sont debout dans une pièce, devant un mur, en compagnie d'autres hommes qui n'ont rien à voir avec l'affaire. La voisine de Susan derrière une vitre sans tain, les observe avec attention. Elle est la seule à pouvoir identifier celui qui est sorti avec Susan le soir du crime. Or, Susan ne fréquentait intimement personne d'autre que ces deux-là. La femme de ménage est formelle, et l'enquête n'a pas découvert de troisième homme. Le lieutenant attend. Il espère. Un seul témoin à charge lui suffirait pour démolir l'alibi du père ou du fils. Il est sûr que les deux épouses mentent. Le fait que leurs deux maris aient eu la même maîtresse et qu'elle ait été assassinée froidement ne les a pas ébranlées. A moins d'un témoignage sans équivoque elles continueront à mentir. La famille fait bloc. Ils sont complices, ils savent qui a tué et pourquoi. Mais le venin de cette vérité ne sortira pas de chez eux. Quel que soit celui qui a tué : le père par jalousie, le fils parce que Susan préférait le père, ou l'inverse, mais c'est l'un des deux, et il a prémédité son crime. Il a tenté de l'exécuter au moins à trois reprises avant de réussir. La jeune femme, I'unique témoin, écarquille les yeux, elle est nerveuse. «Je ne peux pas reconnaître les visages, je vous l'ai dit. — Contentez-vous de me dire si l'un de ces hommes est celui que vous aviez l'habitude de voir chez la victime, et qui était avec elle le soir du crime. Prenez votre temps. — Je peux les voir de dos ? Est-ce qu'ils peuvent marcher ?» Le lieutenant appuie sur un bouton et ordonne : «Mettez-vous face au mur, ne bougez pas. A présent marchez, éloignez-vous l'un après l'autre.» Les hommes s'exécutent, Milton et Hugues Bauer font de même, l'un détaché, l'autre de mauvais gré. Et le témoin, l'unique témoin, déclare : «Je n'y arriverai jamais. Je suis désolée. Je suis incapable dans ces conditions de retrouver l'impression que j'ai eue, et pourtant je l'avais vu avec elle, cet homme, ça j'en suis sûre.» Pas de preuves matérielles, pas de mobiles sûrs, pas de témoin il était facile aux avocats de Milton et Hugues Bauer de réfuter une accusation aussi fragile. Et après tout, il y avait peut-être un troisième homme ? Cet inconnu dont la victime s'était plainte à la police, qui était-ce ? Personne. Et qui avait tué Susan ? Personne. Et un assassin de plus est demeuré parmi nous.