Manœuvres n Est-ce la fin du règne de Saïd Allik à la tête de ce club auquel il a redoré le blason depuis presque deux décennies ? Tout porte à le croire puisque le boss usmiste, et même si personne n'ose le lui dire en face, ne jouit plus de l'unanimité des membres du bureau exécutif. Il faut dire que Allik, qui avait à plusieurs reprises envisagé de quitter les affaires du club, n'a pas réussi à trouver un successeur digne de ce nom qui aurait pu continuer le travail qu'il a commencé il y a une quinzaine d'années et qui a permis à l'USMA de devenir cette équipe stable sur tous les plans. Il faut avouer que personne ne peut nier le travail colossal réalisé par le président Allik pour porter les Rouge et Noir au faîte du football national et faire de lui un club qui force le respect. Et ce n'est sûrement pas l'hégémonie de l'équipe sur le football national depuis son retour parmi l'élite en 1995 et les neuf titres décrochés en dix ans qui contrediront cela. En effet, l'USMA a réussi à récolter trois fois plus de distinctions en dix ans qu'elle ne l'a fait en trente ans. Outre l'étiquette d'ascenseur qui collait aux basques du club (allusion faite au nombre de descentes en Division Deux puis de remontées en Division Une) n'est plus d'actualité du fait qu'il joue chaque saison pour un titre. Même la notoriété du club a dépassé les frontières puisqu'il est devenu un club très connu au niveau continental. D'ailleurs, c'est durant l'ère Allik que l'USMA a été classée parmi les meilleures équipes du monde, même si c'est à la 150e position. Mais Allik, qui a toujours «gouverné» d'une main de fer son équipe commence à voir son empire se fissurer et prendre de l'eau de toutes parts à la suite de l'enchaînement des ratages, notamment de cette saison. La débâcle en Ligue des champions d'Afrique, le parcours peu reluisant en championnat national et la récente défaite en finale de la Coupe d'Algérie ont sorti l'entourage de ce club de sa léthargie. Certains membres du bureau et quelques proches du club ne partagent plus la même vision que leur président. Ils estiment que le temps du changement est venu et que la politique actuelle mènera l'équipe à la case départ. Mais le hic dans l'histoire, c'est que personne n'ose affronter Allik. Selon nos sources, certains lui reprochent les nombreux échecs subis cette saison, notamment cette élimination en Ligue des champions d'Afrique par une équipe novice et surtout sa politique de recrutement qui n'a rien apporté de positif à l'équipe malgré les sommes faramineuses qu'il a dépensées pour l'enrôlement de joueurs tels que Abouta ou encore Hanitser. Ils estiment que le président s'entête à vouloir prendre les décisions seul. D'autres griefs ont été retenus contre la gestion du président Allik. A commencer par le projet de l'Académie des jeunes joueurs qui avait été annoncée en grande pompe durant l'été dernier et qui n'a toujours pas vu le jour. L'on se demande, d'ailleurs, comment un club comme le Paradou AC, sans faire de bruit, a réussi à créer son académie, alors qu'à l'USMA, le projet est toujours au fond d'un tiroir de sa majesté Allik. Mais le plus gros problème auquel est confronté Allik reste incontestablement la mauvaise passe que connaissent les caisses du club. L'embellie financière qui faisait la force de ce club constitue actuellement son talon d'Achille. Allik éprouve les pires difficultés pour régler les indemnités de ses joueurs qui n'ont pas perçu leurs primes de signature depuis la saison dernière. Même s'il se démène pour régulariser certains joueurs, il est quasi certain qu'il ne pourra pas le faire pour tous, notamment ceux qui sont en fin de contrat. Sa priorité pour le moment est de s'assurer que les joueurs qui constituent l'ossature du club seront avec l'équipe la saison prochaine.