Paradoxe n Si pour certaines personnes l'été est synonyme de farniente ; pour d'autres, en revanche, il est synonyme de saison d'ennui, d'oisiveté et de tracas supplémentaires. La saison estivale amorcée précocement cette année à la faveur des fortes chaleurs qui sévissent à Annaba depuis plusieurs semaines, a créé une ambiance des plus conviviales au niveau de cette ville qui renoue avec l'animation propre à cette période de l'année. Plus ou moins désertée durant la journée en raison de la canicule notamment, Annaba, avec les lumières de la nuit, baigne dans une atmosphère particulière qui la réveille lentement de sa léthargie. Les Annabis voient leur ville se muer en une ruche bourdonnante et vont s'agglutiner progressivement autour des multiples endroits de divertissements (plages, places publiques, soirées artistiques et autres lieux de loisirs et de fête), au grand bonheur des estivants en quête de distractions. Si cette période de l'année constitue pour certaines personnes un rendez-vous propice pour les séjours à travers les stations balnéaires et sites touristiques qu'offre Dame Nature, nombreux, particulièrement les jeunes, sont ceux qui affichent en revanche une grande appréhension vis-à-vis de l'été, synonyme, pour eux, de saison d'ennui, d'oisiveté et de tracas supplémentaires. Hormis les longues sorties nocturnes ou les rencontres dans les cafés du quartier et à un degré moindre les promenades au bord des plages perlées au sable phosphorescent qui attirent annuellement des milliers de touristes enthousiastes, généralement avides de réjouissances et prêts à toutes les tentations pour se défaire du stress du reste de l'année, la plupart des jeunes Annabis, comme le confie Sabri, étudiant en économie, considèrent que «cette période de l'année est monotone et stressante faute d'espaces de loisirs à la portée de toutes les couches sociales». Pour d'autres, l'été représente la période préférée pour la célébration des mariages et fiançailles notamment. Nombreux sont ceux qui fêtent, soutient Tahar, leurs «heureux événements» spécialement durant cette période de l'année pour permettre à toute la famille de se réunir au moins une fois par an pour partager ensemble ces moments de joie tant attendus. La célébration d'un mariage ou tout autre événement heureux, ajoute ce retraité dont les enfants sont installés à l'étranger, ne peut être envisageable qu'en été. Ces événements n'auraient aucun charme, d'ailleurs, sans ce précieux regroupement familial car, selon lui, ils ne pourraient, pour des raisons d'éloignement ou d'obligations professionnelles, être programmés en dehors de l'été, période privilégiée pour le repos annuel de la plupart. Assister à la célébration d'un mariage ou d'un succès à un examen, plus particulièrement le baccalauréat, demeure, pour les familles modestes qui ne peuvent disposer du «luxe» de voyager ou camper au bord de la mer, parmi les rares moments de loisirs ou de joie qui permettent, selon Fatima, enseignante et mère de quatre enfants tous scolarisés, à cette catégorie de la société de festoyer et d'oublier, l'espace de quelques heures, les vicissitudes et contraintes de la vie.