Pour les jeunes des villes de l'intérieur du pays, à l'instar d'Oum El Bouaghi, il n'est pas aisé de gérer utilement le temps libre. D'autant qu'en été, les jours s'étirent en longueur, rendant tout exercice physique quasi impossible, à cause justement de la chaleur du soleil et du manque de lieux ombrageux, où il est loisible de profiter d'un peu de fraîcheur. Certes, la ville d'Oum El Bouaghi arbore fièrement de jolis immeubles, et d'innombrables infrastructures toutes érigées récemment, mais les avenues sont si vastes que l'ombre n'arrive pas à se frayer un espace. Dès 10 h, les gens fuient les rues, soit pour rentrer chez eux, soit se retirer dans un coin d'ombre pour éviter les dardes d'un soleil trop ardent. Alors que faire pour meubler le temps ? La question se la posent les jeunes sans emploi et même ceux qui sont en vacances. La paupérisation de plusieurs franges de la société n'autorise plus les gens à rêver de vacances. Certes, ceux qui ont les moyens osent s'offrir quelques jours au bord de la mer, mais la plupart se calfeutrent à la maison et attendent la fraîcheur du soir pour entreprendre des promenades nocturnes. Avec la vague de chaleur, qui a sévi pendant la deuxième quinzaine de juillet et une partie du mois d'août, les gens suffoquent et notamment les vieux parents qui, à cause de l'âge, ont du mal à respirer. Les commerces qui prospèrent en cette période estivale sont les crémeries et autres cafés où l'on sert des rafraîchissements, des coupes de glace et du jus de fruits. La clientèle de ces commerces est constituée de jeunes garçons, de filles et d'adolescents. A Oum El Bouaghi, l'été est synonyme de farniente. C'est pendant cette saison que la ville connaît un ralentissement notable. Les administrations ont libéré le plus gros de leurs effectifs. La cité de Sidi R'Ghiss renoue avec son calme olympien, surtout les jeudi et vendredi, où on sent vraiment le vide. Même l'activité culturelle, censée briser la routine, s'est subitement amenuisée au grand dam d'une jeunesse déjà sans occupation. D'autant que leur club phare, en l'occurrence l'USC, s'est retrouvé après un parcours chaotique en deuxième division. Le plus gros des habitants d'Oum El Bouaghi appartient à la tribu des Haractas, mais contrairement à Aïn Beïda, qui compte les quatre grandes factions, elle n'en comprend que deux et qui sont les Ouled Amara et les Ouled Es'Aïd. Mais depuis son accession au statut de wilaya, la ville d'Oum El Bouaghi a attiré de nouveaux locataires, issus des villes et villages voisins et qui ont investi le commerce et les services.