Comme nous l'avons vu, la fonction symbolique du vêtement sert non seulement à manifester une appartenance (sociale, religieuse, professionnelle), mais aussi à exprimer les sentiments profonds du corps. C'est le cas des vêtements sacerdotaux qui appartiennent aux domaines de la religion. Dans l'Ancien Testament, les prophètes sont revêtus de vêtements blancs, symbolisant la justice. Dans les ordres religieux chrétiens, «devenir religieux», se dit également «prendre l'habit», l'habit religieux étant pour celui qui le prend, une sorte de second baptême. Dès qu'ils entrent en Terre sainte, le pèlerins musulmans se sacralisent en revêtant des vêtements spéciaux qu'ils garderont jusqu'à la «désacralisation». Les soufis, les mystiques, eux, revêtent le vêtement de laine blanche et le froc, pantalon caractéristique. Et le maître soufi, quand il accueille un nouvel adhérent, le revêt de son manteau. Les haillons et les vêtements poussiéreux des moines bouddhistes représentent le détachement des choses de ce monde. Autrefois, dans les églises d'Orient, les lettrés chinois adaptaient leurs vêtements à leurs aspirations : le bonnet rond symbolisent le ciel, c'est-à-dire les connaissances spirituelles, les souliers de bois carrés symbolisent la terre, c'est-à-dire les connaissances matérielles, et les pendeloques qu'ils font retentir en marchant, symbolisent l'harmonie qu'ils doivent mettre entre ces connaissances. Quant au vêtement impérial, il est rond au col et carré dans le bas : ces deux caractéristiques font de l'empereur le médiateur entre le ciel et la terre.