Résumé de la 42e partie n Steve téléphone à l'avocat de Ron. Il pense que ce dernier a organisé le kidnapping. Il n'y avait qu'à obéir. Cette fois-ci, il lui attacha les jambes des genoux aux chevilles, et la fit asseoir sur le lit. «Je ne vous attacherai les mains qu'avant de m'en aller, Sharon.» C'était une concession. Sa voix s'attarda sur son nom. Avant de s'en aller ? Allait-il les laisser seuls ici ? Il se penchait sur Neil, coupait les cordes de ses poignets. Neil écarta les mains. Elles battirent l'air. Il respirait par à-coups, le sifflement devenait plus intense, constant. Sharon l'attira contre elle, l'enveloppa dans le vieux manteau gris qu'elle portait encore. Le petit corps tremblantse débattit, essayant de se dégager. «Neil, arrête ! Calme-toi ! fit-elle d'un ton sévère. Rappelle-toi ce que ton père te dit lorsque tu as une crise. Rester très calme et respirer très lentement.» Elle leva les yeux. «S'il vous plaît, pourriez-vous lui donner un verre d'eau ?» Sous l'éclairage poussiéreux et irrégulier, l'ombre de l'homme, sombre et marbrée sur le ciment du mur semblait fragmentée par la peinture écaillée. Il hocha la tête et se dirigea vers le vieil évier rouillé. Le robinet cracha un filet d'eau dans un gargouillement saccadé. Profitant de ce qu'il avait le dos tourné, Sharon examina les photos. Deux des femmes étaient mortes ou mourantes ; l'autre essayait d'échapper à quelque chose ou à quelqu'un. Leur avait-il fait ça ? Quelle sorte de fou était-il ? Pourquoi les avait-il kidnappés, elle et Neil ? C'était risqué de leur faire traverser la gare. Cet homme avait tout préparé dans les moindres détails. Pourquoi ? Neil suffoquait. Il se mit à tousser, sa toux rauque faisait un bruit atroce. Le ravisseur tourna la tête, un gobelet en carton à la main. Le bruit de la toux semblait le perturber. Sa main tremblait lorsqu'il tendit le verre à Sharon. «Faites-lui arrêter ce truc», dit-il. Sharon porta le gobelet aux lèvres de l'enfant. «Bois Neil.» Il avala avidement. «Non, doucement. Maintenant, calme-toi.» Neil but toute l'eau, soupira. Elle sentit le corps menu se détendre peu à peu. «Voilà.» L'homme se penchait sur elle. «Vous êtes gentille, Sharon, dit-il. C'est pour cela que je suis tombé amoureux de vous. Parce que vous n'avez pas peur de moi, n'est-ce pas ? — Non, bien sûr que non. Je sais que vous ne nous voulez pas de mal.» Elle parlait d'un ton dégagé comme s'il s'agissait d'une simple conversation. «Mais pourquoi donc nous avoir amenés ici ?» Sans répondre, il s'avança vers la valise noire, la souleva avec le plus grand soin et la posa par terre à peu de distance de la porte. S'accroupissant près du sac, il l'ouvrit. «Qu'y-a-t-il là-dedans ? demanda Sharon. — Quelque chose que je dois faire avant de m'en aller. — Où allez-vous ? — Ne posez pas tant de questions, Sharon. — Je m'intéressais seulement à vos projets.» Elle regarda les doigts fouiller dans la valise. Ils avaient une vie à part, une existence particulière au cours de laquelle ils maniaient avec adresse les fils métalliques et la poudre. (à suivre...)