Résumé de la 23e partie nL'assaillant ordonne à Sharon de ligoter le jeune Neil. Elle se montre réticente. La tension monte. «Assieds-toi.» L'ordre s'adressait à Neil, tranchant. L'enfant leva un regard suppliant vers Sharon et s'assit sans protester sur la dernière marche de l'escalier. Sharon s'agenouilla à côté de lui. «Neil, n'aie pas peur. Je suis avec toi.» A mains tremblantes, elle saisit l'une des bandes et l'enroula autour de ses yeux, l'attachant derrière la tête. Elle leva les yeux. L'inconnu fixait Neil. Le revolver était pointé sur lui. Elle entendit un clic, attira Neil contre elle, lui faisant un bouclier de son corps. «Non... non... pas ça.» L'inconnu la regarda ; il abaissa lentement le revolver, le laissant pendre au bout de son bras. Il avait failli tuer Neil, pensa-t-elle. Il était prêt à le tuer. «Attachez-le, Sharon.» Il y avait une sorte de familiarité dans le ton de commandement. Les mains tremblantes, elle obéit. Elle attacha les poignets de l'enfant, essayant de serrer le moins possible pour ne pas couper la circulation. Et une fois les mains de l'enfant liées, elle les pressa entre les siennes. L'homme passa derrière elle, coupa la corde avec son couteau. «Dépêchez-vous... Attachez-lui les pieds.» L'énervement perçait dans sa voix. Elle se hâta d'obéir. Les genoux de Neil tremblaient si fort qu'il avait du mal à garder les jambes jointes. Elle enroula la corde autour de ses chevilles et la noua. «Bâillonnez-le ! — Il va s'étouffer, il est asthmatique...» La protestation mourut sur ses lèvres. Le visage de l'homme avait changé, il était plus pâle, tendu. Ses pommettes hautes battaient sous la peau tirée. Il était sur le point de perdre son sang-froid. Désespérément, elle bâillonna, la bouche de Neil, laissant le tissu le plus lâche qu'elle put. Pourvu qu'il ne s'étrangle pas... Une main la sépara brutalement de l'enfant. Elle tomba à la renverse. L'homme se penchait sur elle, enfonçait un genou dans son dos. Il lui tira les bras en arrière. La corde lui scia les poignets. Elle ouvrit la bouche pour se plaindre, sentit un tampon de tissu l'asphyxier. Il serra brutalement une bande de gaze sur sa bouche et ses joues, l'attacha derrière sa tête. Elle ne pouvait plus respirer. S'il vous plaît... Non... Les mains glissaient sur ses cuisses, s'attardaient. Il lui joignait les jambes ; la corde mordit dans le cuir souple des bottes. Elle se sentit soulevée. Sa tête retomba en arrière. Qu'allait-il faire d'elle ? La porte d'entrée s'ouvrit. L'air froid et humide lui cingla le visage. Elle pesait soixante kilos, mais le ravisseur descendit à la hâte les marches glissantes du perron comme si elle était aussi légère qu'une plume. Il faisait si sombre. Il avait sans doute éteint les lumières de l'extérieur. Elle sentit ses épaules heurter quelque chose de froid, de métallique. Une voiture. Elle s'efforça d'inspirer profondément par le nez ; d'habituer ses yeux à l'obscurité. Il fallait garder les idées claires, ne pas s'affoler, réfléchir. (à suivre...)