Résumé de la 6e partie n Omar est arrivé à Alger. Le chauffeur de son oncle est venu le chercher à la gare routière. Omar écarquille les yeux devant la voiture : elle est si rutilante qu'il n'ose y monter. Le chauffeur s'est emparé de la valise et l'a mise dans la malle. Comme le jeune garçon tient à la main son sachet le chauffeur lui demande de le mettre également dans la malle. — C'est de l'huile, dit Omar — De l'huile ? dit le chauffeur embarrassé, évidemment, il y a des risques que ça se renverse et que ça salisse la malle. Omar, honteux, balbutie : — Je garde le sachet avec moi... — Il n'y a pas de risque que ça dégouline sur la banquette ? — Non, non, c'est bien attaché, et puis je ferai attention ! — D'accord, monte à l'arrière ! Il monte, honteux, maudissant sa mère de lui avoir donné ce bidon d'huile qui le ridiculise ! Les gens se chargent de cadeaux, de bouquets de fleurs pas de bidons d'huile ridicules ! Une sensation de fraîcheur subite, qui contraste avec la chaleur étouffante de l'extérieur, lui fait oublier ses griefs contre sa mère. Il comprend : la voiture est climatisée ! — Tu dois avoir faim ? dit le chauffeur Il commence, en effet, à avoir faim, mais il secoue la tête. — Non, non ! — On va bientôt arriver, tu mangeras au bureau ! Le chauffeur a parlé de bureau. Ce n'est pas donc à la maison qu'il le conduit ? — Nous n'allons pas à la maison ? demande-t-il timidement — Non, dit le chauffeur, on va au bureau. Tu casseras la croûte et tu passeras l'après-midi avec ton oncle, c'est lui qui t'emmènera à la maison. — Ah, dit Omar. Il est un peu déçu ou plutôt intimidé par l'idée de passer l'après-midi avec son oncle. A vrai dire, il ne le connaît pas mais il soupçonne en lui – rien qu'au son de sa voix au téléphone — un homme autoritaire. — Alors, demande le chauffeur, qui veut engager la conversation avec lui, tu viens de la campagne ? — Oui, dit Omar — Et tu viens passer tes vacances à Alger ? — Oui, dit encore Omar. — Ton oncle a une belle maison, au bord de la mer, je pense que tu vas t'amuser... Tu es beau garçon, tu sais, tu vas faire des ravages auprès des filles ! Omar, honteux, ne répond pas. Heureusement que quelques instants après, on arrive. Le «bureau» de l'oncle est un imposant bâtiment gardé par la police ! (à suivre...)