Le Conseil des lycées d?Alger a, à l?issue de son AG tenue dimanche, finalement joint sa voix à celle du Conseil autonome des professeurs du secondaire et technique pour rejeter «en bloc la décision unilatérale d?octroi d?une prime de qualification dont le montant a été fixé sans accord ni négociation avec les représentants mandatés du CLA», est-il noté dans une «déclaration de dénonciation» parvenue à notre rédaction. Redouane Osmane, SG du CLA, a été reçu dans le cadre des pourparlers portant sur l?amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants du secondaire au niveau du ministère de l?Education nationale. La tutelle, à en croire le CLA, aurait tenté de présenter la participation des grévistes à ces discussions comme une acceptation de l?augmentation des salaires annoncée par les pouvoirs publics. Le communiqué faisant état du relèvement des salaires «élude les autres revendications et suggère que les négociations engagées avec la Fnte ont eu la caution des enseignants grévistes et des autres syndicats autonomes». Le CLA parle de «grosse manipulation médiatique terriblement mal montée (qui) a été déjouée» et «fixe un ultimatum jusqu?à mercredi 19 novembre 2003 pour ouvrir de véritables négociations avec les grévistes». Et d?ajouter : «Au-delà de cette date, les pouvoirs publics supporteront toute la responsabilité des conséquences qu?engendrerait cette situation.» Le syndicat des enseignants algérois met même en doute les mesures d?augmentation faisant remarquer que «l?indemnité n?a pas fait l?objet ni d?un décret du Conseil des ministres ni d?un texte du ministère des Finances qui en fixeraient les conditions d?attribution». A n?en pas douter, cette décision du CLA et du Cnapest de maintenir le mouvement de débrayage amorce un nouveau tournant. Elle annonce un nouveau bras de fer dont l?issue peut déboucher sur une année blanche. Mais la poursuite de la grève signe la naissance de nouveaux syndicats avec qui désormais les pouvoirs publics devraient composer.