Abassi Madani est-il en passe de former des alliances depuis son lointain exil de Malaisie ou rattraper plutôt son retard ? Sa rencontre improvisée, au lendemain de l?interview accordée par le chef de l?ex-FIS à la chaîne arabe Al-Djazira, avec le chef de la mouvance islamiste du Soudan, Hassan Tourabi, plaide visiblement pour cela. Ancienne éminence grise du régime du général Omar Al-Béchir, Tourabi, 71 ans, avait été placé en résidence surveillée depuis février 2001. Entre les deux hommes, il y a plusieurs similitudes : tous deux ont été au sommet de mouvements réfractaires, tous deux ont fait de la prison et enfin tous deux espèrent aujourd?hui réinvestir un terrain qu?ils veulent propice. Cette nouvelle sortie de Abassi, qui n?a suscité aucune réaction officielle, confirme, un tant soit peu, que l?idée selon laquelle l?exil du «cheikh» a été motivé uniquement pour des raisons médicales ne tient aujourd?hui plus la route. Le troublant défilé des événements ? des sorties médiatiques intempestives pour la plupart ? laisse présager que l?ancien président du parti dissous veut peser de tout son poids dans ce qui doit être en principe la trame de la présidentielle 2004. Après ses déclarations à Kuala Lumpur, Al-Djazira et Tourabi, que fera Madani ?