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QUI A EXFILTRE ABASSI ?
Malgré les interdits, il a obtenu un passeport de la présidence
Publié dans Liberté le 19 - 11 - 2003


Les partis politiques unanimes
“Nous n'avons rien reçu”
Le RCD, le FLN et même les islamistes du MSP ou du MRN ont déclaré n'avoir pas reçu le “document-initiative” du leader du FIS dissous.
Aucun parti politique n'a été, jusqu'au jour d'aujourd'hui, destinataire d'un quelconque document portant sur une prétendue “initiative de sortie de crise” de Abassi Madani. Contacté hier, le secrétaire national chargé de la communication au RCD, Hamid Lounaouci, déclare que son parti “n'a rien reçu”. Mais cela, dit-il, ne nous intéresse en aucun cas, “car, s'il y a un dossier sur lequel Abassi Madani doit s'exprimer, c'est celui de l'assassinat de plusieurs dizaines de milliers d'Algériens”. Le FFS aussi n'a pas été destinataire de ce document. Un de ses responsables, M. Aït Chérif, a refusé, cependant, de faire un quelconque commentaire, arguant que les instances du parti n'ont pas abordé le sujet. Jusqu'à aujourd'hui, “le FLN n'est pas au courant de l'initiative”, dont parle le numéro 1 de l'ex-FIS, a déclaré hier un membre du bureau politique de la formation de Ali Benflis.
Abassi Madani n'a pas été clair lors de son intervention sur la chaîne Al-Djazira, a souligné Abdelkader Saâdi pour qui le responsable du parti dissous “se ment”. Il était, ajoutera la même source, “loin d'être sûr de lui, même si son objectif est d'attirer l'attention, une méthode qui lui avait réussi par le passé”. Abderrezak Mokri, chef du groupe parlementaire du MSP, affirme lui aussi que l'initiative de Abassi Madani n'est pas parvenue au parti. Le député islamiste déclare, cependant, que “toute initiative mérite d'être étudiée, car nous estimons que le problème de l'Algérie ne peut être résolu sans la concertation de toutes les forces politiques et ce, dans la transparence la plus totale”. Même son de cloche, mais quelque peu nuancé, chez la formation du MRN de Abdallah Djaballah. Le chef du groupe parlementaire, Abdelghafour Saâdi, soutient que le parti “n'a rien reçu”. Interrogé sur l'appréciation de son parti de ce nouveau et mystérieux “plan de paix” proposé par l'ex-leader du parti dissous, le représentant du MRN s'est contenté d'affirmer : “On ne peut pas commenter une initiative dont on ignore l'existence.” “Quand on prendra connaissance de cette initiative, on apportera notre appréciation”, ajoutera-t-il.
Le Parti des travailleurs, lui également, ignore l'existence de cette initiative. “On n'a rien reçu jusqu'à présent. Et je ne peux apporter une appréciation sur une initiative dont on ignore le contenu”, explique Karim Labchri, membre du secrétariat politique et député du parti. Toutefois, le PT, suggère-t-il à demi-mot, ne verrait pas d'un mauvais œil une initiative pouvant ramener la paix. “Ceci dit, poursuit-il, la position du parti est connue. Le PT a toujours appelé à “une solution politique à la crise”. En 1998, ce parti a appelé à un congrès de la paix dans lequel participeraient tous les partis, les institutions, les personnalités politiques et même les responsables du parti dissous pour appeler à l'arrêt de la violence.
SAID RABIA et KARIM KEBIR
Soins de Abassi Madani à l'étranger
L'“humanisme” au chevet du politique
L'Algérie a des conventions de soins avec plusieurs pays. Le leader islamiste a choisi Kuala Lampur, plus proche de Doha et d'Al Djazira.
Le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia affichait, début septembre, une aisance déconcertante devant les journalistes lors d'une conférence de presse à la résidence El-Mithaq. Les réponses claires apportées aux questions liées à divers dossiers de l'actualité ont épaté les téléspectateurs que l'ENTV a “gratifiés”, durant la soirée, de l'intégralité de la séance. Pourtant, concernant l'affaire Abassi Madani, M. Ouyahia a dû avoir recours à l'art de l'esquive.
“L'Etat algérien et ceux qui le servent ne sont pas des gens inhumains”, s'est-il contenté de dire. Le président de l'ex-FIS, comme il le confirmera lui-même, à son arrivée à Kuala Lampur (Al-Djazira), à la chaîne de télévision Al-Djazira, avait demandé et obtenu une autorisation de sortie du territoire pour effectuer des soins à l'étranger. L'“humanisme” de l'Etat algérien et de ceux qui le servent a vite été honni sans que personne daigne intervenir. Parce qu'une fois accueilli dans la capitale malaise par ses trois enfants, Abassi Madani a commencé à fouler au pied la somme d'interdictions édictées par le Tribunal militaire de Blida en date du 2 juillet 2003. Il a démenti de la manière la plus ferme les propos du Chef du gouvernement, qui avait pris soin de rassurer : “La République est solide, l'anarchie sous toutes ses formes est terminée.” La République est peut-être toujours solide, mais l'anarchie demeure.
L'anarchie demeure parce que les autorités n'ont pas respecté la mémoire des Algériens — celle des victimes et de leurs familles surtout. Ni les ravages, humains et matériels, du terrorisme que le chef du parti dissous n'a jamais dénoncés. Lorsque, le 2 juillet dernier, la mesure de sa “mise en liberté provisoire”, coïncidant avec l'expiration de sa peine — et de celle de son ex-numéro deux, Ali Benhadj —, était levée, la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger rappelait immédiatement que, “sur réquisitoire du procureur militaire de la République près le Tribunal militaire de Blida”, elle avait “notifié un procès-verbal du parquet rappelant au nommé Abassi Madani (…) qu'il reste soumis, en application des articles 4, 6 et 8 du Code pénal, aux interdictions accessoires attachées à la peine principale à laquelle il a été condamné.” Les interdictions sont, on ne peut plus précises. Elles défendent à Abassi d'“assister, de prendre la parole ou de faire porter sa parole à quelque titre et par quelque support que ce soit dans toute réunion publique ou privée et, de façon plus commune, de participer à toute manifestation politique, sociale, culturelle, nationale ou locale …” Elles lui font obligation de s'“abstenir de toute activité publique (…) par des déclarations, écrites ou orales, ou de tout autre nature à traduire une prise de position.” Le leader islamiste s'est amusé, depuis sa sortie du territoire, à piétiner ces interdictions comme pour narguer la “République solide” de M. Ouyahia. Dès qu'il a senti l'air de l'enfermement se dissiper dans l'insolente impunité étatique, il a retourné le piège contre les victimes de la barbarie. Les médias arabes et occidentaux ont décoré leurs antennes et déroulé leurs colonnes à celui que l'Algérie a envoyé, “par humanisme”, se soigner à l'étranger. Le silence est réconfortant. Alors Abassi multiplie les entretiens (Al-Djazira, Le Libre Belgique, Al Hayat, etc.) et propose même des initiatives de sortie de crise. Des initiatives assorties de conditions pharaoniques dont la plus importante reste l'“amnistie générale.” Abassi veut des “négociations en présence de tous les acteurs politiques, y compris l'armée” (dans Le Libre Belgique). Il tance les médias étrangers auxquels on a “donné de fausses informations, présentant les assassins comme étant les accusateurs des victimes” (dans Al Hayat). Il se dit prêt à fédérer les voix de tous ceux qui souhaitent participer “au règlement de la crise”, estimant que son parti dissous est un “parti fidèle à la cause du peuple algérien et ne cherche pas à monopoliser le règlement de (cette) crise” (dans Al Arabya, chaîne de télévision des Emirats). Ce sont évidemment des prises de position flagrantes que le gouvernement expliquera peut-être un jour.
Dimanche dernier, Abassi s'est encore fait plaisir : il a rencontré un leader islamiste au verbe facile ; un islamiste (soudanais) prénommé Hassan Tourabi. Les soins psychologiques sont parfois plus essentiels que les traitements physiques. Pour l'anecdote, l'“humanisme” de l'Etat algérien, ainsi exprimé par Ahmed Ouyahia, l'a conduit à autoriser Madani à s'offrir des soins en Malaisie. Or, nous comptons des conventions (de soins) avec quatre pays certainement plus recommandés : France, Ecosse, Jordanie et Belgique. La solidarité entre les deux têtes de l'Exécutif a fonctionné à merveille. Au moins sur ce coup.
Lyès Bendaoud
Le sénateur DJAMEL EDDINE Habibi (*) répond à Nezzar
“Nous sommes dans la même tranchée”
Suite à l'article paru dans votre quotidien, relatif au livre publié par le général à la retraite Khaled Nezzar et où je suis cité nommément comme ayant appuyé la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle d'avril 1999, il me fait plaisir d'apporter les précisions suivantes :
De mémoire d'homme, je n'ai à aucun moment de mon action politique pratiqué le régionalisme ou le sectarisme, lorsqu'il s'est agi de renforcer les tranchées du candidat Bouteflika, je l'ai fait en considérant les intérêts de la nation, je me souviens l'avoir fait aussi pour le candidat Liamine Zéroual, je me souviens aussi avoir dénoncé les dépassements de certaines personnes de l'entourage de M. Bendjedid, de M. Liamine Zéroual et aussi de l'actuel locataire d'El-Mouradia.
Depuis quelques mois, je n'ai cessé de remettre en cause le choix qui a été fait en la personne de Abdelaziz Bouteflika et permettez-moi Monsieur Nezzar de dire combien je vous approuve dans votre logique, le choix de l'actuel locataire, qui n'a rien de populaire et n'a pas obéi aux règles d'usage dans les démocraties, démontre combien était dupe la direction politique du pays en faisant appel à celui qui s'est avéré être l'artisan de toutes les discordes au point d'ériger la République en monarchie avec ses valets, ses serviteurs et son troisième cercle de femmes.
Voyez-vous Monsieur Nezzar, lorsqu'il s'agit de dénoncer et de demander le départ du premier magistrat du pays, fût-il de l'Ouest algérien, je le fais et je suis en train de le faire, quand les intérêts intérieur et extérieur du pays sont en jeu, lorsque la menace d'ingérence et la sécurité régionale le sont aussi ; c'est le cas actuellement avec l'actuel locataire d'El-Mouradia qui, non content de tyranniser sa population, veut mettre à feu et à sang la première institution du pays en usant de stratagèmes classiques des fous du roi, l'utilisation du cheikh Abassi Madani est un véritable cas d'espèce.
Je dénonce fermement, en ce moment, le douarisme, le culte de la personnalité développé par l'actuel locataire d'El-Mouradia, je dénonce fermement aussi l'équipe de prédateurs qui s'est emparé des institutions de l'Etat, mais j'appelle en même temps toutes les Algériennes et tous les Algériens à être au rendez-vous de la prochaine échéance électorale pour donner leur voix à M. Ali Benflis et dire non au régionalisme, non au douarisme, au clanisme et à l'instauration de la monarchie en Algérie.
Monsieur Nezzar, je saisis cette occasion pour vous affirmer que nous sommes dans la même tranchée pour défendre tout simplement les intérêts de l'Algérie.
D. B.
(*) Sénateur
Rappel à l'ordre de Abassi Madani
La juridiction militaire interpellée
La DGSN est également en faute, dans la mesure où elle n'a pas veillé au respect par le leader du FIS dissous des interdictions auxquelles il est soumis.
En s'exprimant, mercredi dernier, sur la chaîne qatarie Al-Djazira, Abassi Madani violait les termes du procès-verbal qu'il avait signé après la levée, en juillet dernier, de la mesure de “résidence surveillée” à laquelle il était astreint.
Ce procès-verbal, qui lui avait été notifié par la police judiciaire de la sûreté d'Alger, sur réquisition du procureur militaire de la République près le Tribunal militaire de Blida, lui interdit notamment de faire des déclarations publiques. Cette restriction, inscrite entre autres “dispositions accessoires”, stipule qu'il n'a pas le droit “d'assister, de prendre la parole ou de faire porter sa parole à quelque titre et par un quelconque support, dans toute réunion publique ou privée, et, de façon plus commune, s'interdire de participer à toute manifestation politique, sociale, culturelle, religieuse, nationale ou locale, quelle qu'en soit la cause ou l'occasion”.
Or, Abassi Madani a fait fi de cette mesure et a exploité son séjour “médical” en Malaisie pour revenir au devant de la scène médiatique.
Dans sa réaction de lundi dernier, le ministère de la Défense nationale a démenti la teneur des propos de l'ex-numéro un du parti dissous sur une prétendue proposition de sortie de crise dont il aurait été destinataire, mais s'est retenu de condamner sa violation des termes du procès-verbal. Contacté hier, le colonel Chiat, directeur de la communication, a refusé de faire le moindre commentaire à ce propos. Il s'est juste contenté de prendre acte. Selon maître Bourayou, une telle infraction doit normalement interpeller l'institution militaire dans la mesure où c'est sa propre juridiction qui a requis la fameuse interdiction. Le Tribunal militaire intentera-t-il une action dans ce sens ? Pour l'heure, le MDN continue à observer une attitude réservée.
De même, les autorités civiles, chargées de veiller à l'application des mesures de restriction, demeurent impassibles. Dans le cas de Ali Benhadj pourtant, la direction de la sûreté d'Alger a agi avec une grande célérité en le rappelant diverses fois à l'ordre.
Bien que ce dernier, à sa sortie de prison, ait, contrairement à Abassi Madani, refusé de signer le procès-verbal, la loi l'oblige de s'y conformer, et la police y veille scrupuleusement. Pour Abassi, cette tâche est impossible. Et pour cause, il a non seulement quitté le territoire algérien, mais aussi se trouve dans un pays avec lequel l'Algérie n'a signé aucun accord d'extradition. Abassi peut donc rééditer ses sorties médiatiques et parler autant qu'il veut en toute impunité.
En intervenant sur Al-Djazira, il s'est à nouveau évertué à laver les groupes armés de leurs crimes en les imputant au “système”, donc à l'armée et à l'Etat algérien.
Samia Lokmane
Passeport ordinaire pour Abassi
Ksentini : “Je n'étais qu'une boîte aux lettres”
L'avocat se défend d'avoir joué un rôle dans le départ de l'ex-responsable du FIS dissous en Malaisie.
“On me reproche d'avoir joué un rôle dans le départ de Abassi Madani en Malaisie alors que je n'ai fait que transmettre une requête”, se défend maître Ksentini. L'été dernier, lorsque la presse avait rapporté le départ, en date du 23 août, de l'ancien numéro un du FIS dissous en Malaisie, des sources avaient révélé l'entremise de l'avocat, président de la Commission nationale consultative pour la défense et la promotion des droits de l'Homme (Cncdpdh), qui lui aurait procuré un passeport pour lui permettre de quitter le territoire national. Questionné à ce sujet, Me Ksentini dément formellement ces assertions. En sa qualité de premier responsable d'une institution chargée de la défense des droits de l'Homme, il confie avoir été destinataire en juillet, juste après la levée de la mesure de “résidence surveillée”, d'une sollicitation de la part de Abassi qui voulait se déplacer à l'étranger pour des soins et s'est contenté de la transmettre à la présidence de la République. “Je n'étais qu'une boîte aux lettres”, soutient-il. Notre interlocuteur lie son geste à des motivations purement humanitaires.
Il affirme qu'il ne savait même pas quel traitement a été ensuite accordé à la requête par le palais d'El-Mouradia et n'était nullement au courant de la destination pour laquelle avait opté le leader du parti dissous.
Cependant, Me Ksentini pense que ce dernier a obtenu un passeport ordinaire et non point une autorisation de sortie spéciale. Pourtant, les nombreuses interdictions auxquelles Abassi est astreint font qu'il ne peut être considéré comme tout autre citoyen algérien. Par ailleurs, elles induisent qu'il doit demeurer “à portée de main” en cas d'infraction.
À la question de savoir s'il ne regrette pas d'avoir concouru à l'exil du chef islamiste qui, de l'étranger, tente de faire renaître le FIS, l'avocat s'en lave les mains. “Abassi est seul responsable de ses actes”, dit-il sans autre précision.
S. L.


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