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Histoires vraies
Roudi et moi dans la même tombe (1re partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 07 - 2007

Mal rasé, hagard, l'homme frappe autour de lui la demi-douzaine de policiers qui l'assaillent. Un inspecteur, parant les coups de poing, parvient à lui passer les menottes. C'est la fin. Tout se brouille, se réduit en un minuscule point lumineux. L'écran de la télévision s'éteint, devient noir : le feuilleton policier que diffusait ce soir la chaîne de télévision ZDF est fini, Rodolph et sa mère quittent le canapé.
«Veux-tu une omelette ? demande Joséphine Fischerbold à son fils.
— Oui.
— Cela te suffira ?
— Oui, maman, je n'ai pas faim.»
Un étrange et terrible drame va éclater dans quelques minutes, au chaud de ce bel appartement d'une ville allemande, le soir d'un dimanche banal et pluvieux de l'hiver 1963. Rodolph, vingt-sept ans, juriste, employé à l'état civil, est un beau garçon blond et calme, un peu fade peut-être, mais que tout le monde aime bien et qui a gardé de sa tendre enfance de très bons amis.
«Tu devrais prendre un cachet pour dormir, lui conseille sa mère.
— Pour quoi faire ? demande le jeune homme un peu étonné.
— Tu vas avoir une dure journée, demain.»
Rodolph en souriant convient, en effet, que les heures qui suivent vont être mouvementées : il doit mettre son travail à jour et s'occuper des derniers préparatifs du mariage qui, mardi matin, va l'unir pour le meilleur et pour le pire à sa fiancée Ingrid Brukner. Le soir même ils partiront pour Venise.
C'est que, chez les Fischerbold, la tradition est toujours et en tout point respectée : il y a un crêpe sur chaque photo de M. Fischerbold, mort l'année dernière, un crucifix au-dessus de chaque lit, des plantes vertes devant la fenêtre et une couverture de laine posée sur le canapé pour ne pas le salir.
Vers vingt-deux heures, Rodolph embrasse sa mère et gagne sa chambre pour enfiler un pyjama et se coucher gentiment, jetant avant de s'endormir un regard sur la photo de sa future femme, blonde et rose, qui sourit comme un bébé sur la table de nuit.
Joséphine Fischerbold débarrasse la table, range méticuleusement la vaisselle dans la cuisine : un peu trop soigneusement, peut-être, comme si elle voulait gagner du temps. Autrefois brune, aujourd'hui le cheveu poivre et sel, Joséphine, cinquante-deux ans, est une femme élégante, bien que moins soigneuse d'elle-même depuis quelque temps. Visage sans rien de remarquable, sinon les pommettes un peu saillantes qui lui devaient, lorsqu'elle était jeune fille, d'être surnommée «la Chinoise».
Vingt-deux heures trente. Joséphine traverse le living-room, suit un petit couloir pour aller coller son oreille à la porte de Rodolph : aucun bruit, il dort.
Quelques pas pour gagner sa chambre, et Joséphine sort du tiroir de sa coiffeuse un petit paquet long et mince. Il porte encore la marque du commerçant qui le lui a vendu voici déjà deux semaines.
Du bout des ongles, Joséphine s'acharne à défaire les nœuds de la petite ficelle qui l'entoure, puis, saisissant l'extrémité du papier, elle laisse le paquet se dérouler de lui-même au dessus du lit. Il en tombe un couteau. Un long et fort couteau pointu qu'elle ramasse en le saisissant par le manche. Au mur, la photo de son défunt mari, inspecteur des Chemins de fer, la regarde avec indifférence. Depuis qu'il est mort, Joséphine ne vit plus que pour son fils. Ce qui va se passer maintenant est la preuve que personne, aucune famille, n'est à l'abri du drame. Car, jusqu'à cette mort, la vie de famille des Fischerbold était harmonieuse et sans histoire. (à suivre...)


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