«Les banques algériennes ont toujours été habituées à consentir des crédits aux grandes entreprises. La notion de banque de détail, elles n'en connaissent pas grand-chose», déplore Hachemi Siagh, expert financier. En effet, les banques de détail qui devraient se montrer plus directes dans l'octroi des crédits «bloquent souvent l'initiative des jeunes promoteurs en quête de financement de leurs projets», regrette un autre expert. Même si l'on évoque les 3 400 milliards de dinars collectés par les banques, la machine bancaire reste toujours «lente et indécise sur le financement des projets». Selon des professionnels contactés, «les banques sont maintenant soucieuses de la commercialité des produits ; les crédits faciles sont dans les produits de consommation (automobile, mobilier, agroalimentaire…) pour lesquels les banques réservent une grande part». Mais si certaines banques s'orientent vers le crédit de consommation qui est facile à récupérer, d'autres veulent développer des créneaux comme la micro-entreprise où la BNA s'est bien déployée. Même si des milliards ont été déboursés pour de «vrais projets industriels» théoriquement inscrits dans l'agenda des banques, la vocation en a été détournée par de «faux promoteurs», qui, en plus, «obtiennent des crédits qu'ils ne remboursent pas», comme le notent assez souvent les banquiers.