Monument n Perché tel un nid d'aigle sur le rocher abrupt de Sidi M'cid, le monument est une réplique fidèle de l'arc de Trajan qui s'élève au milieu des ruines romaines de Timgad. Erigé en signe de reconnaissance posthume aux soldats de toute race et de toute confession, tombés au champ d'honneur pendant la première guerre mondiale (1914-1918), le monument aux morts de Constantine domine majestueusement les gorges du Rummel et offre aux visiteurs un magnifique panorama qui s'étend à perte de vue sur la ville millénaire de Constantine et les régions qui l'entourent. Perché tel un nid d'aigle qui a élu domicile sur le rocher abrupt et escarpé de Sidi M'cid qui enlace jalousement la ville, le monument en forme d'arc de triomphe est, selon un document d'archives de la wilaya, une réplique fidèle de l'arc de Trajan qui s'élève au milieu des ruines romaines de Timgad. Cette «imitation», agrandie et ornée d'une statuette romaine en bronze découverte en 1855 dans la cour de la Casbah, a été construite en 1934 par les architectes français Roguet et Dumoulin, à l'initiative de Emile Morinaud, 12e député-maire de Constantine du 27 janvier 1901 au 5 mars 1935. Du haut de ses 21 m, l'œuvre, qui se dresse fièrement au-dessus de la vallée de Hamma Bouziane et dont la silhouette apparaît à l'horizon en venant de Skikda, sert de piédestal à cette statue de bronze ailée baptisée «La victoire de Constantine» que le sculpteur Ebstein a admirablement reproduite, lit-on dans un des rares documents d'archives de la wilaya consacrés à ce monument. L'accès à cette œuvre, qui devait, selon toute vraisemblance, être l'icône de «L'ange de la mort» chez les chrétiens, constitue un espace libre qui s'étend dans le sens du mouvement du soleil comme pour suggérer la continuité espace-temps qui «promet» l'éternité et le prolongement de la vie bien au-delà de la mort que «La victoire de Constantine» brave et défie vaillamment. Une fois franchies les trente-six marches en pierre taillée, le visiteur découvre des plaques en bronze érigées à la mémoire de ces centaines de soldats musulmans, chrétiens et juifs, tous originaires de la ville de Constantine, morts sur les fronts européens durant la «Grande guerre». Comme au front, tous ces combattants ont été réunis, une nouvelle et dernière fois par la gravure de leurs noms sur ces plaques qui ont survécu au temps et aux actes de vandalisme. Des plaques auxquelles la patine semble avoir donné plus de valeur et davantage de beauté. Juste en face, la plaque de marbre, érigée pour l'Histoire, résiste stoïquement aux défis du temps et à l'insouciance de l'homme et rappelle que le monument, commencé en 1919 et réalisé grâce aux souscriptions de la commune de Constantine et des communes environnantes du département, a été inauguré le 2 novembre 1934. L'ouvrage situé sur une hauteur de près de 700 m d'altitude renferme jalousement une table d'orientation réalisée en 1936 par «le Touring Club de France». Cette table, autant pour les profanes que pour les initiés, est un guide précieux qui montre les directions à prendre pour les villes environnantes, Annaba et Skikda, grâce à une sorte de «rose des vents» magistralement conçue et admirablement dessinée.