Jadis, destination privilégiée des touristes algériens et étrangers qui venaient goûter à la tranquillité des lieux, admirer les fresques qu'offrait le Djurdjura sous la neige ou découvrir les bijoux d'argent qui faisaient la réputation de la localité, Béni Yenni ne séduit plus. Perché à quelque 800 m d'altitude au cœur de la Haute Kabylie, le village est fui même par ses propres enfants. D'année en année, les maisons se vident les unes après les autres et les rues, autrefois grouillant de monde, sont presque désertes. Même s'il constitue une longue tradition aux Ath Yanni – à l'instar de toutes les localités de Kabylie du reste – l'exil a pris, depuis quelque temps, des allures telles que parler d'exode massif n'est point inapproprié.