Selon une hypothèse admise, el-Kala correspondait, dans la période romaine, au port de Tuniza, cité dans la table de Peutinger. On ignore tout de ce port et de ses activités et c'est seulement au Moyen âge que les auteurs arabes le décrivent. Si on en croit le témoignage d'el-Bekri (XIe siècle), El-Kala était devenue le refuge des pirates, qui, profitant de l'abri naturel que leur offrait la presqu'île, venaient s'y réfugier. Toujours selon El-Bekri, les corsaires construisaient également à Mers al-Kharez les bateaux de guerre qui allaient ensuite pirater sur les côtes chrétiennes. La piraterie n'empêchait pas cependant el-Kala d'être l'un des plus grands centres de production de corail de la région, importance que traduit le nom du port, Mers al-Kherraz ou port aux breloques. Au Xe siècle, le géographe arabe, Ibn al-Hawqel, rapporte qu'elle était habitée par de riches marchands et des courtiers spécialisés dans le négoce du corail. En dépit d'une exploitation excessive, les bancs de Mers al-Kherraz étaient très productifs et leur corail était de haute qualité, en tout cas largement supérieure à celle des bancs de Sicile.