Il était une fois un roi et une reine qui avaient trois filles et un fils nommé Ali. Leur vie n?avait été ni très riche ni très pauvre, et un jour ils moururent. Avant de rendre leur dernier souffle, ils donnèrent mission à leur fils de marier ses s?urs avec les premiers prétendants. Une année était passée depuis leur mort lorsqu?un jour une tempête terrible se leva, le vent hurlait. Mon Dieu, préserve-nous d?une pareille tempête ! Mais à peine le Vent avait-il atteint la porte de la maison de Ali que tout s?apaisa. Et le Vent dit alors à Ali. ? Donne-moi ta s?ur aînée en mariage. Si tu ne me la donnes pas, je renverserai ta maison et je te tuerai. Ali appela sa s?ur sur le seuil de la porte. Le Vent l?enveloppa, et partit dans un hurlement. Dieu seul peut dire où il l?emporta. La troisième année, Ali donna sa s?ur cadette en mariage à la Grêle et la quatrième année, il offrit la plus jeune au Tonnerre. Après avoir marié ses s?urs, Ali partit en voyage,lors duquel il remarqua une escouade de soldats qui avait été taillée en pièces. Il s?approcha et il demanda : ? Reste-t-il ici quelqu?un de vivant ? Et qui a massacré ces soldats ? Il entendit une voix gémissante lui dire : ? A boire, à boire, s?il vous plaît. Il donna de l?eau au blessé qui ajouta : ? Va demander à l?autre escouade. Il alla vers l?autre groupe de soldats et il demanda qui les avait massacrés. Alors, une voix lui dit d?aller plus loin demander à une troisième escouade. Il s?y rendit et posa à nouveau sa question. Là, une voix lui révéla que les trois compagnies avaient été vaincues par la belle Badr El-Boudour et que maintenant elle se reposait sous sa tente. Ali se dirigea vers une tente aperçue au loin. Arrivé à destination, il attacha son cheval, il s?introduisit sous la toile et s?étendit aux côtés de Badr El-Boudour. Quand la belle sortit de son sommeil, elle réveilla Ali et lui demanda : ? Viens-tu ici pour te battre ou pour faire la paix ? Il répondit : ? Si nos chevaux veulent se battre, il en sera de même pour nous. Ils poussèrent leurs chevaux l?un vers l?autre. Les chevaux commencèrent par se flairer puis ils se léchèrent et finalement se mirent à paître. Alors la belle Badr El-Boudour dit à Ali : ? Sois mon mari et je serai ta femme. Et ils entrèrent ensemble à la maison sur leurs chevaux. Les deux jeunes gens vécurent ainsi longtemps dans le bonheur, comme des tourtereaux. Un jour Badr El-Boudour eut envie d?aller à la chasse. Elle se prépara et dit à son époux : ? Tu peux aller partout dans ma maison, seulement ne va pas dans la chambre dont la porte est attachée avec une corde, celle qui est calfeutrée par de l?argile. Dans cette pièce se trouvait un dragon, qui voulait à tout prix épouser la jeune femme. Elle l?avait vaincu et l?avait pendu à un crochet. Badr El-Boudour partit donc à la chasse. Ali parcourut toute la demeure, regardant partout et, ne pouvant plus tenir d?impatience et de curiosité, il entra dans la pièce où sa femme lui avait interdit d?aller. Il y vit le dragon accroché. En apercevant Ali, celui-ci lui dit : ? Bonjour, brave Ali ! Je t?en prie, soulève-moi un peu. Il le souleva. ? Encore ! Il le souleva encore. ? Encore ! Il le souleva un peu plus. Alors, le dragon se libéra du crochet, et s?envola en disant : ? Merci ! Je t?aiderai quand tu seras dans le besoin. Après avoir redonné sa liberté au dragon Ali réfléchit et se dit : ? Maintenant, j?ai bien peur que ma femme ne se mette en colère contre moi. (à suivre...)