Résumé de la 35e partie n Tandis qu'on continue à évacuer les passagers, l'orchestre du Titanic joue, pour détendre l'atmosphère... La plupart des femmes et des enfants de première classe sont maintenant embarqués, aussi laisse-t-on monter, de temps à autre des hommes. Archibald et quelques gentlemen, eux, ne pensent même pas à se présenter : ils attendront, jusqu'à la dernière minute, pour monter. Le colonel remarque que deux groupes compacts de passagers se sont formés, l'un à l'avant du pont des embarcations, l'autre à l'arrière. Et il y a, parmi eux, beaucoup de femmes et d'enfants. S'ils ne se sont pas précipités vers les barques, c'est parce qu'ils sont tenus en respect par des officiers. Le colonel s'approche du capitaine Smith. – Capitaine, qui sont ces passagers ? – Les passagers de deuxième classe et ceux qui sont à l'arrière, ceux de troisième classe ! Ces derniers ont forcé les grilles et ils sont montés avant qu'on n'évacue les passagers de première classe... Ils doivent attendre leur tour ! – Attendre leur tour ? Mais il ne reste plus de canots ! – Il en reste encore quelques-uns ! – Combien ? Deux ? Trois ? Et il y a plus de mille personnes qui attendent de partir. Il n'y aura jamais assez de place pour tout le monde ! – Ne vous inquiétez pas, colonel Smith, nous ferons ce qu'il faut pour sauver le maximum de gens ! Mais le colonel n'est pas convaincu par la réponse. – Capitaine, je suis un vieux soldat, alors, s'il vous plaît, dites-moi la vérité ! Le capitaine détourne légèrement la tête. – Les passagers qui n'auront pas embarqué seront récupérés par les bateaux qui viennent à notre secours... – Vous êtes sûr que les messages de détresse ont été interceptés ? – Oui, il y a même un cargo dans les parages, il vient vers nous. – Mais arrivera-t-il assez tôt, pour sauver toutes ces personnes ? Le capitaine se renfrogne, irrité par toutes ces questions. – Colonel, laissez-moi, j'ai beaucoup à faire ! – Encore une question, capitaine : combien de temps reste-t-il encore pour que le bateau sombre ? – Selon l'ingénieur Andrews, encore une heure... Mais le «Carpenthia» sera là avant une heure... Le colonel s'éloigne. Le capitaine le rappelle. – Colonel, vous feriez mieux d'embarquer, dans quelques minutes ce sera la bousculade pour monter dans les derniers canots... – Vous avez dit les femmes et les enfants d'abord ! – Oui, mais maintenant, des hommes embarquent aussi. Chacun pour soi ! Le colonel s'éloigne, écœuré par ces propos. (à suivre...)