L'équipe d'Irak de football, victorieuse de la Coupe d'Asie des Nations, a retrouvé les siens, hier, vendredi, à Bagdad et dédié la coupe au peuple irakien victime de violences quotidiennes qui déchirent le pays depuis plus de quatre ans. Les joueurs, dont sept ont renoncé à venir, étaient arrivés à 13h 30 GMT (17h 30 locales) en provenance d'Amman, par un avion de la compagnie Iraqi Airways spécialement affrété par le gouvernement irakien. «Nous venons à Bagdad avec une immense joie. Ce fut une grande victoire. Nous souhaitons offrir cette coupe au peuple irakien et à cette femme qui a perdu son fils dans une attaque terroriste» lors de notre victoire en demi-finale, a déclaré le joueur Ali Abbas, éclatant en sanglots. L'équipe nationale, qui a remporté le 29 juillet la Coupe d'Asie à Jakarta, face à l'Arabie saoudite (1-0), n'a pas oublié que sa victoire en demi-finale avait été endeuillée par des attentats qui avaient fait 50 morts dont un garçon de douze ans. Le Premier ministre Nouri al-Maliki les a salués, embrassés et entourés de guirlandes fleuries. Sept joueurs ont toutefois décidé de boycotter les cérémonies, qui se sont déroulées dans la zone verte ultra sécurisée du centre de la capitale, qui abrite les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne ainsi que les bureaux du gouvernement et des principaux ministères irakiens. Parmi eux, Nachat Akram, Hawar Mullah Mohammed et le capitaine Younès Mahmoud, officiellement parce qu'ils avaient des contrats sportifs et publicitaires à signer. L'entraîneur brésilien, Jorvan Vieira, n'a pas fait non plus le déplacement, expliquant qu'il avait «besoin de repos». La plupart des joueurs devaient, cependant, quitter l'Irak aujourd'hui samedi. Seuls cinq d'entre eux resteront au pays dont deux à Erbil, au Kurdistan, où ils ont un contrat.