Impact n Les résultats de ces élections se refléteront sur la présidentielle prévue dans 40 jours, estiment les observateurs. La majorité et l'opposition libanaises s'affrontent aujourd'hui dimanche, sous très haute sécurité, lors d'une législative partielle à valeur de test pour les chrétiens dans la perspective de l'élection du chef de l'Etat traditionnellement issu de cette communauté. En pleine paralysie des institutions, les électeurs sont appelés à désigner les remplaçants de deux députés de la majorité anti-syrienne assassinés, à Beyrouth et dans la circonscription chrétienne du Metn, au nord-est de la capitale. Des milliers de policiers et soldats ont été déployés en renfort, 3 000 dans le Metn et un millier à Beyrouth selon le ministère de l'Intérieur, pour cette élection, dans un contexte politique très tendu, qui a donné lieu dans le Metn à une campagne agressive entre camps chrétiens adverses. A Beyrouth, le siège du député sunnite Walid Eido, assassiné le 13 juin, semble acquis à la majorité. Mais dans la montagne du Metn, la campagne pour le siège de Pierre Gemayel, chrétien maronite assassiné le 21 novembre 2006, a provoqué une virulente bataille entre chrétiens, écartelés entre majorité et opposition depuis le début de la crise qui a éclaté en novembre 2006 avec la démission de six ministres pro-syriens. L'ancien président Amine Gemayel, le père de Pierre, y affronte Camille Khoury, un candidat soutenu par Michel Aoun, chef de l'opposition chrétienne et prétendant déclaré à la présidence du pays. Cette élection sera donc un indicateur de la tendance au sein de la communauté chrétienne à un mois et demi de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat étant par tradition issu de la communauté maronite, la plus puissante église chrétienne du Liban. Michel Aoun s'est prévalu au cours de la campagne de la large majorité du vote chrétien remportée par son parti, le Courant Patriotique Libre (CPL), aux législatives de 2005. Mais sa popularité est en recul depuis qu'il a fait alliance en 2006 avec le Hezbollah chiite, premier parti de l'opposition. "Les résultats de ces élections se refléteront sur les élections présidentielles", écrivait ce matin dimanche le grand quotidien An Nahar, proche de la majorité. "Quels que soient les slogans, la bataille du Metn est finalement celle pour le leadership chrétien". Le Parlement doit désigner entre le 25 septembre et le 25 novembre le successeur de l'actuel président Emile Lahoud, mais le blocage des institutions depuis neuf mois menace d'échec cette élection. La majorité dispose d'un nombre de sièges suffisant au Parlement pour élire un président, mais l'opposition a jusque-là refusé de garantir le quorum des deux tiers nécessaire.