Les jijéliens sont souvent victimes de jugements hâtifs qui les présentent comme des gens très conservateurs et peu sociables. L'isolement constitue, selon Salah Bousseloua, un historien très connu et respecté à Jijel, la raison majeure de leur réserve. Les montagnes ferment leur littoral et ont rendu difficile la communication avec le reste du pays. Aussi, «ont-ils tout le temps vécu dans une intimité profonde faisant d'eux de véritables insulaires regardant sans cesse vers la mer qui régit leur destinée», explique-t-il. La pêche et les relations maritimes furent pour eux des activités primordiales à côté d'une agriculture déficiente sur un sol ingrat, malgré une forte pluviosité, souligne-t-il, par ailleurs. La forêt, quant à elle, quoique étendue, elle n'offre, ajoute-t-il que des ressources limitées.