Influences n Les fonctionnalités du portable évoluent au gré des innovations qui nous viennent directement de l'Occident. Au tout début, on avait beaucoup de peine à croire qu'avec ce petit gadget en main, c'est à l'univers entier qu'on accédait, mais quelques années seulement après l'avènement de la révolution du mobile, on est totalement englué dans la très sérieuse philosophie de «celui qui n'avance pas recule». Un minuscule portable, avec lequel on communique, va, totalement, chambouler la vie de millions d'Algériens. La fièvre du mobile est désormais un fait. Les utilités de ce petit bijou de la high-tech, petit enfant des inventeurs des temps jadis, sont innombrables et ses fonctionnalités augmentent au gré des innovations cuisinées dans de prestigieux laboratoires occidentaux. Et c'est cet infiniment petit aux performances presque inégalables, qui fait aujourd'hui la magie du portable. Avec un petit téléphone qui tient dans la paume de la main, on peut être joignable à tout moment et à toute heure, même si, parfois, on est obligé de se réveiller à trois heures du matin à cause d'un bip à forte résonance. Le paramètre espace est, lui, éliminé de facto. On peut parler à un ami qui vit à Milwaukee ou dans n'importe quel autre lieu. Dans la salle de bains, dans un bus, dans la rue et même en agressant le sacro-saint silence des cimetières. Mais à chaque médaille, son revers. Adulé par des consommateurs qui cherchent toujours un peu plus de performances et de puissances, et ce, en passant des classiques SMS au téléchargement Internet via le très populaire blootouth, le portable est aussi un grand sujet de préoccupation pour les citoyens. Combien de fois, n'avons-nous pas entendu parler aux quatre coins du pays de crimes crapuleux dont le motif n'est ni crime d'honneur, ni affaire d'héritage, ni histoire d'adultère où d'inceste, mais tout simplement à cause d'un mobile dont la couleur chromé scintillant au soleil, suscite l'envie du petit voleur qui devient subitement assassin. Des centaines de meurtres liés au téléphone portable sont répertoriés annuellement dans les colonnes de la presse algérienne, ce qui n'a pas manqué de jeter une surdose d'émoi chez les âmes sensibles dont l'adrénaline n'est jamais stable lorsque leur téléphone sonne dans une rue grouillante. Il ne peut en être autrement, car toute silhouette est présumée suspecte (de vol et de recel) jusqu'à preuve de son innocence. Importuner des jeunes filles, et même des dames, par le biais du portable est devenu, aussi, monnaie courante avec son lot de plaisanteries de mauvais goût. La bêtise pousse même quelques indélicats à acheter des puces rien que pour déranger en empruntant la technique à l'algérienne du pib et de l'appel masqué, sans oublier, naturellement, la mode très en vogue des sms à caractère obscène, alors que le bon sens, sans aucune velléité de moralisation, voudrait que ce moyen de communication soit d'abord et avant tout un outil utile dont on se sert en cas d'urgence et non un gadget source de tracasserie. On ne peut conclure sans citer l'intrusion par effraction du portable dans la conduite automobile, puisque rares sont les automobilistes qui n'enfreignent pas les interdits en conduisant d'une main, l'autre tenant le mobile, et ce, sans penser aux risques que cette attitude peut induire.