Attente n Frappés par une dégradation désolante, les jardins publics font actuellement l'objet de travaux de réhabilitation. Les citoyens doivent attendre encore quelques mois pour pouvoir en profiter. Les parcs et jardins publics constituent, incontestablement, le poumon de tout espace urbain. En sus de leur impact positif sur la santé des citoyens, ces lieux, communément appelés espaces verts, sont considérés comme une véritable entité écologique et un havre de paix et de tranquillité permettant aux citadins de se mettre à l'abri de la nuisance acoustique générée par le tintamarre de la ville. Les différentes villes algériennes ont été dotées d'espaces verts depuis la présence coloniale, des coins verts qui constituaient également l'une des priorités des autorités publiques de l'Algérie indépendante. En effet, tout le monde peut se rappeler les fameuses «Hadika oumoumia» (jardin public) implantés au cœur de tous les espaces urbains et qui étaient, à l'époque, surveillés par des agents communaux afin de les mettre à l'abri des actes de vandalisme. Toutefois, ces lieux ont connu une dégradation pitoyable ces dernières années, notamment durant la décennie noire. Les plantes ornementales ont été arrachées, les arbres ont vieilli et les bancs ont été délabrés. Ces espaces sont ainsi devenus des lieux de débauche, de vente et de consommation de stupéfiants. «L'époque où les familles venaient se reposer, l'espace d'un après-midi ou d'une journée fériée dans les jardins publics, semble révolue. Le civisme a, malheureusement, déserté les esprits des citadins et rares sont ceux qui prennent soin des éléments composant ces lieux de détente. On dit que le niveau d'instruction a connu une amélioration sensible avec l'avènement des nouvelles technologies, mais à quoi sert une culture sans civisme ?», s'interroge une vieille dame croisée au parc Sofia. Elle estime que les forces de l'ordre doivent veiller à la préservation des espaces verts. «La répression servira, peut-être, à quelque chose», ironise-t-elle. Les commerçants informels y ont également élu refuge. La beauté et la propreté de ces espaces de détente ont ainsi été saccagées et leur restauration nécessite le déploiement de gros efforts de la part des pouvoirs publics. Le ministre de l'environnement et du tourisme, Chérif Rahmani, a, lors de l'une de ses sorties médiatiques, reconnu que la restauration de l'ensemble des espaces verts à travers toutes les villes du pays n'est pas chose aisée. Il a, néanmoins, affirmé que son département a mis en place une stratégie à long terme pour remédier à cette situation anarchique. La capitale a bénéficié d'un programme assez particulier avec des enveloppes financières conséquentes pour la réhabilitation des grands jardins publics et la dotation des quartiers populaires de lieux de détente. C'est ainsi que les travaux de réhabilitation du jardin d'essai d'El-Hamma, du jardin de Tunis (El-Biar) ont commencé depuis quelques mois. Les responsables comptent achever les travaux avant la prochaine rentrée sociale.