Initiative n Un projet de loi sur la protection des espaces verts a été proposé par le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement dans l'objectif de garantir une meilleure prise en charge de ce volet important de la vie citoyenne . Ce projet, adopté à l'unanimité par les deux chambres du parlement, comprend même des pénalités à l'encontre de ceux qui violent la réglementation en vigueur. En outre, le texte juridique institue un prix national de la ville verte, et ce, pour asseoir et stimuler la culture des espaces verts. «Le projet de loi de 42 articles, catégorie les espaces verts, identifie les obligations de leur classement et les autorités de gestion et fixe les prescriptions de préservation. Il prend également en charge la gestion et le développement des espaces verts et institue des normes et des coefficients d'espaces verts par ville, par ensemble urbain et pour les habitations particulières», a déclaré le premier responsable du secteur, Chérif Rahmani, lors de la présentation du projet de loi devant les sénateurs. Le permis de construire ne pourra être attribué à l'avenir que si dans les plans un espace vert est prévu avec l'habitation. Un impératif qui concerne aussi bien les infrastructures d'ordre public que les habitations à titre particulier. Cela répond, selon M. Rahmani, à la nécessité d'obliger les citoyens à prendre en compte cet aspect dans leurs plans de construction et permettre, ainsi, d'instaurer un cadre de vie sain dans nos espaces urbains. Actuellement, l'Algérie est loin des normes universelles en matière de création d'espaces verts. En Europe, à titre d'exemple, on dénombre 10 m2 de verdure par personne. En Algérie, elle est de 1 m2 par personne, une situation qui pourrait s'aggraver dans la mesure où il est prévu une croissance de 14 millions d'habitants dans les grandes villes d'ici à 2025. La loi en question rend obligatoires la classification et l'identification des espaces verts par des établissements spécialisés et interdit toute transformation ou transfert d'espaces verts pour abriter des projets d'urbanisme. Toutefois, de nombreux observateurs estiment que les peines d'emprisonnement allant de six mois à un an et les amendes de l'ordre de 50 000 à 100 000 DA ainsi que la remise en l'état des lieux qui ont fait l'objet de préjudice prévues par les dispositions de cette loi sont insuffisantes. L'amende devrait dépasser un million de dinars en cas de destruction d'un espace vert avec intention de s'emparer du lieu et de l'affecter à une quelconque autre activité, ont souligné des membres de la chambre haute du parlement, lors de la discussion du projet de loi. Aussi, l'allocation des enveloppes financières aux différentes communes pour la préservation et la promotion des espaces verts a été suggérée afin de permettre une meilleure gestion des espaces de détente et de loisirs, la création d'autres espaces et, de ce fait, la création d'emplois dans ce secteur.