La gestion, la protection et le développement des espaces verts ont composé l'essentiel d'une conférence de presse dispensée, hier, par le ministre de l'Environnement et de l'Aména-gement du territoire, Chérif Rahmani. Le premier responsable de ce secteur a disséqué le projet de loi relative à la mise en place d'une «véritable politique pour l'instauration d'une réseau vert au sein de nos milieux urbains». Ce projet, adopté mercredi dernier «à l'unanimité» en séance plénière par l'Assemblée populaire nationale (APN), a été initié par le département de M.Rahmani. Il «fixe les règles de gestion, de protection et de développement des espaces verts auxquels la politique de développement durable consacre une attention particulière». L'Algérien, en effet, ne dispose que d'un «malheureux petit» mètre carré et demi (1,5) d'espace vert, alors que les normes universelles fixent cet espace vital à 10 m² par tête d'habitant. Aussi, la préservation de la qualité du cadre de vie et la promotion du patrimoine national des espaces verts ont-t-elles une si grande importance pour améliorer le cadre de vie urbain des algériens, d'entretenir et d'améliorer la qualité des espaces verts existants, de promouvoir leur création dans tous les aspects et enfin de concevoir et d'introduire des espaces verts dans tout projet de construction. Ce dernier point devant désormais être impérativement pris en charge par les études urbanistiques et architecturales tant publiques que privées. Composé de pas moins de 42 articles, ce projet de loi catégorise les espaces verts, identifie les obligations de leur classement et les autorités de gestion sans omettre de fixer les nécessaires prescriptions de préservation. Ce projet prend, également, en charge la gestion et le développement des espaces verts tout en instituant des normes et des coefficients d'espaces verts par chaque ville, par ensemble urbain et de même pour les habitations particulières. Le projet de loi, arrive quelque peu tardivement si l'on considère l'avancée dévastatrice du béton qui rogne inéluctablement les espaces verts existants, les plaines fertiles qui entourent les grandes villes, l'expansion des métropoles, les millions d'hectares que bouffe l'autoroute, (aussi nécessaire soit-elle), sans parler des dégâts naturels causés par le climat (sécheresse, érosion, salinité des terres, dégradations écologiques...). Le projet de loi prévoit des sanctions pénales (emprisonnent et amendes) pour toute atteinte portant préjudice aux espaces verts.