Un projet de loi fixant les règles de gestion, de protection et de développement des espaces verts dans le cadre du développement durable a été initié par le département de M. Chérif Rahmani ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. C'est au cours d'une conférence de presse animée hier au siège de son département, que le ministre a présenté les différents points du projet de loi qui a été adopté à l'unanimité le 27 mars dernier par l'APN. Cette initiative intervient dans le seul but d'améliorer le cadre de vie urbain et d'améliorer la qualité et d'entretenir ces espaces de détente indispensables pour les citoyens. Le ministre a également indiqué qu'un total de 14 millions d'habitants occuperont les grandes villes d'ici l'horizon 2025. D'où la nécessité de repenser la gestion, la protection et le développement des espaces verts. Ces prévisions constitueront d'ailleurs une référence pour "préparer les commodités nécessaires pour accueillir ce nombre d'habitants et leur assurer un cadre de vie adéquat, en tenant compte de l'aspect écologique et environnemental des villes". En mettant en exergue le rôle "très important" des espaces verts dans l'amélioration de la santé et le cadre de vie des populations ainsi que dans la préservation de l'équilibre écologique et climatique, le ministre a affirmé que son département "envisage de réserver des taux variant entre 35% et 40% pour les espaces verts pour les nouvelles villes", citant en exemples celles de Sidi Abdellah, Bouinane et Boughezoul. M. Rahmani n'a pas manqué d'évoquer l'importance des espaces verts dans les fonctions esthétiques des villes et dans l'atténuation des bruits et nuisances sonores ainsi que dans le maintien de l'équilibre des villes, raison pour laquelle il a appelé à une mobilisation générale au niveau des collectivités locales, les citoyens et les propriétaires d'espaces verts (privés ou publics) pour une "meilleure gestion" de ces espaces. Il a indiqué, dans ce cadre, que les espaces verts en Algérie consacrent une superficie d'1 m2 pour un seul habitant, tandis que le critère mondial réserve 10 m2 pour chaque habitant. Cela démontre, selon M. Rahmani, la nécessité de fournir "beaucoup d'efforts" en la matière dans le but d'atteindre les rangs des pays développés dans les années à venir. La nouvelle loi fixant les règles de gestion, de protection et de développement des espaces verts vient donc à point nommé pour améliorer l'état désastreux dans lequel se trouvent ces espaces. La loi a également pour objectif de promouvoir la création d'espaces verts dans tout projet de construction, cette mesure doit être obligatoire, elle sera donc prise en charge par les études urbanistiques et architecturales publiques et privées. Ledit projet de loi compte pas mois de 42 articles, il institue, entre autres, le prix national de la ville verte pour encourager les citoyens à préserver ces espaces et des sanctions pour toute atteinte. En cas d'infraction, les auteurs s'acquitteront d'amendes allant jusqu'à 100 000 dinars, et peuvent être condamnés à des peines d'emprisonnement allant de six mois à une année. Dans ce contexte, M. Rahmani a indiqué que "toute infraction du genre, changement d'affectation de l'espace vert, construction implantée à une distance inférieure à 100 mètres des limites d'un espace vert ou implantation de panneaux publicitaires dans ces espaces, etc., punit l'acteur d'un emprisonnement et d'une amende". Le ministre a souligné que "des critères seront suivis dans la création des espaces verts, dans leur gestion et leur développement" en ajoutant également qu'"un comité interministériel de suivi du dossier sera mis en place prochainement pour la gestion des espaces en question".