Résumé de la 30e partie n Cheikh Ghanem découvre que les réponses que sa femme a données à ses questions lui ont été soufflées par Dhiyâb. Le jeune homme, qui ne se doute de rien, revient. Il va directement vers la tente de ses parents. — Ta mère est de retour ! — C'est une joie pour nous tous, dit le jeune homme. Où est-elle ? — La voilà, dit le Cheikh Il montre la jeune femme : elle est accroupie dans un coin de la tente et pleure. — Mère, dit-il — Tu m'as trahi ! crie le cheikh — Je me suis toujours montré obéissant ! — Sans toi, ta mère n'aurait jamais trouvé les réponses à mes questions ! — Je ne pouvais la laisser mourir ! — En la sauvant, tu t'es condamné ! — Fais ce que tu juges bon de faire, dit Dhiyâb. Le cheikh le fait aussitôt ligoter. Il réunit les sages de la tribu et leur fait part de sa décision de le mettre à mort. — Ta sanction est trop sévère, lui disent les sages ! — Quelle autre sanction peut-on prévoir pour celui qui préfère sa mère et ses oncles maternels à son père ? — La mort ! — Alors, je le mettrai à mort ! Il appelle ses hommes et leur ordonne de dresser un bûcher. — Le feu le dévorera ! On amène Dhiyâb et on le fait monter sur le bûcher. Toute la tribu est là pour assister à la mise à mort de celui qui passe pour le plus intelligent et le plus fort des Hilaliens. Mais au moment où on s'apprête, avec un tison, à mettre le feu au bûcher, Dhiyâb s'écrie. — Mon père, tu me livres à al ghaliba, celle qui vainc tout ce qui existe ! Le père abaisse aussitôt son tison ; — Mais il y a plus fort que le feu, aghlab min annar ! — Celle qui vainc le feu, c'est bien sûr l'eau, répond Dhiyâb La curiosité de cheikh Ghanem est piquée. — Y a-t-il plus fort que l'eau ? — Oui, dit Dhiyâb, la colline : arrivée à la colline, l'eau qui court s'arrête ! — Et y a-t-il plus fort que la colline ? — Oui, dit Dhiyâb : elle a beau s'élever, le cheval l'escalade ! — Et qui peut vaincre le cheval ? demande Cheikh Ghanem, passionné par le jeu des questions ; — Le cavalier qui le dirige ! — Et qui est plus fort que le cavalier ? — Son épouse ! — Et qui est plus fort que l'épouse, — Ses enfants... Mais tu vois où cela m'a conduit ! (à suivre...)