Résumé de la 24e partie n Djazia et Dhiyâb se séparent, la jeune femme épousa Ben Ali Chérif al Zénati. Quelques jours après, le Berbère envoie une escorte chercher son épouse. Dhiyâb, caché derrière une tente, les larmes aux yeux, voit partir celle qu'il aime. Pour oublier sa douleur, il va chasser. Il passe des journées entières à chevaucher dans le désert, traquant les fauves et les gazelles. Mais cette activité, qui le réjouissait jadis, ne lui apporte plus de satisfaction. Cependant, depuis quelques jours, le père de Dhiyâb, Cheikh Ghanem, se dispute avec sa femme. La Zénète veut rendre visite à ses parents et le chef arabe ne veut pas. — Que veux-tu aller faire chez les Zénètes ? Tu n'as rien de bon à apprendre d'eux ! — C'est ma famille, répond l'épouse, j'ai le droit de lui rendre visite ! — Tes parents sont bornés ! — Mes parents sont aussi intelligents que tes Arabes ! Cheikh Ghanem la foudroie du regard. — Peut-être que ton père est plus intelligent que moi ou que tes frères sont plus intelligents que Dhiyâb ? — Mon père et mes frères se défendent ! — Tu me lances un défi ? — C'est toi qui insistes pour savoir... Le Cheikh s'emporte. — C'est un défi que tu me lances ! La Zénète s'emporte à son tour. — Puisque tu le considères ainsi, eh bien c'est un défi : mes parents sont aussi intelligents que toi ! Cheikh Ghanem la regarde attentivement et sourit. — Je t'autorise à aller rendre visite à ta famille ! — C'est vrai ? dit la jeune femme. — Oui, tu resteras le temps qu'il faudra, tu prendras à tes parents, les cadeaux d'usage, et tu leur transmettras mes salutations. La jeune femme est heureuse, elle pense que son époux n'est plus en colère contre elle. Elle se met aussitôt à préparer ses affaires et à réunir les cadeaux à offrir aux siens. Quand elle a terminé, elle va trouver son époux et lui dit : — Je suis prête ! — J'ai fait préparer l'escorte, dit le Cheikh. On charge les cadeaux sur les chameaux et au moment où la Zénète s'apprête à monter dans son bassour (le palanquin), le Cheikh lui lance : «Puisque tu prétends que tes parents sont plus intelligents que moi, je veux qu'à ton retour, tu m'apportes les réponses à ces questions : qu'est-ce qui est le plus haut ? Qu'est-ce qui est le plus doux ? Qu'est-ce qui est le plus amer ? Qu'est-ce qui est le plus léger?» Et d'ajouter : «Si tu ne m'apportes pas les réponses, je te ferai couper la tête !» (à suivre...)