Résumé de la 51e partie n Le travail de recherche qui a duré jusqu'à l'aube n'a rien donné. Bob, sans se décourager, prend les dossiers chez lui pour les revoir. Que s'est-il passé ? — J'ai gagné, si l'on peut dire. J'ai insisté pour qu'il soit renvoyé dans un foyer de jeunes, et le juge m'a approuvée. Le père est tellement bousillé par l'alcool qu'il n'a plus l'usage de ses facultés. Le gosse a tenté de s'échapper de la salle d'audience ; l'officier de police a dû le saisir à bras-le-corps pour le rattraper. Il est devenu hystérique et s'est mis à crier : «Je vous hais tous. Pourquoi ne puis-je avoir une maison comme ‘'les autres enfants ?'' Psychologiquement, il est touché à un tel point qu'il est sans doute déjà trop tard pour le sauver. S'il tue quelqu'un dans cinq ou six ans, le ferons-nous passer sur la chaise électrique ? En aurons-nous le droit ?» Des larmes de fatigue brillaient dans ses yeux. «Je sais, Kath. Et pourtant, pourquoi avons-nous choisi ce métier ? Peut-être aurions-nous dû être plus malins. Cela vous fout complètement en l'air.» Il se pencha et l'embrassa sur le front. «Je te téléphonerai plus tard.» Dans son bureau, Bob mit la bouilloire remplie d'eau sur la plaque chauffante. Quatre tasses de café noir et fort dissipèrent la sensation de brouillard. Il s'aspergea le visage d'eau froide et s'assit devant sa grande table. Il disposa en ordre les piles de feuilles, jeta un coup d'œil au réveil. Il était sept heures trente. Il lui restait à peine vingt-huit heures avant l'exécution.Voilà pourquoi son cœur battait si fort, pourquoi sa gorge se serrait. Non. C'était plus qu'une impression d'urgence. Quelque chose l'obsédait. Nous avons laissé passer quelque chose, pensa-t-il. Cette fois-ci, ce n'était pas une illusion. C'était une certitude. Longtemps après que les Perry furent rentrés chez eux et les Lufts remontés dans leur chambre, Steve et Hugh Taylor restèrent assis à la table de la salle à manger. Avec calme et efficacité, les autres agents avaient relevé toutes les empreintes dans la maison et cherché partout, à l'intérieur et à l'extérieur, des indices du ravisseur. Mais la seule trace était le message griffonné sur le tableau. «Les empreintes sur le verre et le bol correspondront sans doute à celles qui sont sur le sac de Sharon Martin», dit Hugh à Steve. Steve hocha la tête. Il avait la bouche âpre et sèche Quatre tasses de café, plusieurs cigarettes d'affilée. Il avait cessé de fumer à trente ans, mais s'y était remis après la mort de Nina. C'est-Hugh Taylor qui lui avait redonné la première cigarette. Un semblant de sourire, sardonique et sans joie, releva les coins de sa bouche. «C'est vous qui m'avez redonné le goût du tabac», fit-il, en allumant une autre cigarette. Hugh approuva. Si quelqu'un avait jamais eu besoin d'une cigarette, cette fois-là c'était bien Steve. Et aujourd'hui, son fils ! (à suivre...)