Résumé de la 2e partie n Après qu'ils eurent bien mangé, Omar réussit à faire promettre à ses frères qu'ils ne tueraient pas la jeune fille qu'il allait leur montrer. Alors Omar leur dit : — Notre sœur est là. Et il poussa la cuve, et leur sœur s'avança dans ses vêtements royaux, une étoile d'or sur le front. Elle brillait à la fois de beauté, de finesse et de grâce. Alors ils se réjouirent tous et l'embrassèrent. A partir de ce moment-là, la jeune fille resta à la maison avec Omar et l'aida dans les tâches ménagères. Les onze frères allaient dans la forêt, chasser les lièvres et les chevreuils, les oiseaux et les pigeons qu'ils rapportaient au logis et que Omar et sa sœur apprêtaient pour le repas. Elle ramassait le bois qui servait à faire cuire les provisions, cherchait les plantes qui leur tenaient lieu de légumes si bien que le dîner était toujours prêt lorsque les onze frères revenaient à la maison. Elle entretenait aussi un ordre admirable dans la petite cabane, couvrait coquettement le lit avec des draps blancs, de sorte que les frères vivaient en parfaite harmonie. Un jour, Omar et sa sœur préparèrent un très joli dîner, et quand ils furent tous réunis, ils se mirent à table, mangèrent et burent, et furent tous très joyeux. Il y avait autour de la cabane un petit jardin où se trouvaient douze lis. La jeune fille, voulant faire une surprise agréable à ses frères, alla cueillir ces douze fleurs afin de les leur offrir. Mais à peine avait-elle cueilli les douze lis que ses douze frères furent changés en douze corbeaux qui s'envolèrent au-dessus de la forêt; et la maison et le jardin s'évanouirent au même instant. La pauvre jeune fille se trouvait donc maintenant toute seule dans la forêt sauvage, et comme elle regardait autour d'elle avec effroi, elle aperçut à quelques pas une vieille femme qui lui dit : — Qu'as-tu fait là, mon enfant ? Pourquoi n'avoir point laissé en paix ces douze blanches fleurs ? Ces fleurs étaient tes frères, qui se trouvent désormais transformés en corbeaux pour toujours. La jeune fille dit en pleurant : — N'existe-t-il donc pas un moyen de les délivrer ? — Oui, répondit la vieille, mais il n'y en a dans le monde entier qu'un seul, et il est si difficile qu'il ne pourra te servir ; car tu devrais ne pas dire un seul mot, ni sourire une seule fois pendant sept années ; et si tu prononces une seule parole, s'il manque une seule heure à l'accomplissement des sept années, et la parole que tu auras prononcée causera la mort de tes frères. Alors la jeune fille pensa dans son cœur : «Je veux à tout prix délivrer mes frères.» Puis elle se mit en route cherchant un rocher élevé, et quand elle l'eut trouvé, elle y monta, et se mit à filer, ayant bien soin de ne point parler et de ne point rire. (à suivre...)