Résumé de la 33e partie n Djazia propose à Dhiyâb, qui se rend chez ses oncles maternels, de l'emmener avec lui. Il refuse, préférant garder sa loyauté envers ses oncles maternels. Les jours et les mois passent. Depuis que Dhiyâb est parti, il n'a plus donné de signe de vie. Djazia est restée auprès de son époux, mais elle espère secrètement que Dhiyâb reviendra un jour et qu'il l'emmènera. Cette année-là est une mauvaise récolte à cause de la sécheresse. Les champs des Zénètes se sont montrés chiches en grain, des centaines de bêtes sont mortes. Il y a à peine de quoi nourrir la tribu, pas question donc de se montrer généreux avec les Hilaliens, et de leur livrer, comme les années de prospérité, des vivres. Cependant, les Hilaliens, victimes de la sécheresse, ont faim, et les vivres qu'envoie habituellement Ben Ali Chérif, en échange de Djazia, tardent à venir. Le cheikh Ghanem ne cesse d'envoyer des émissaires vers les Berbères, leur demandant des secours. — nous avons faim, notre tribu risque d'être anéantie si vous ne nous livrez pas du blé ! Ben ali Chérif accueille chaleureusement les émissaires, il leur sert à manger mais il les renvoie sans rien. — Demandez à votre chef de patienter ! Les vivres suffisent à peine pour notre peuple ! dès que nous dégagerons un surplus, nous vous l'enverrons ! Djazia, à son tour, presse son époux, d'aider les siens. — Quand tu m'as épousée, lui dit-elle, tu t'étais engagé à fournir tant de charges de grains et tant de bêtes ! — cette année est exceptionnelle, répond le vieux chef, nous-mêmes manquons de vivres ! — il faut honorer les promesses ! Mais elle finit par comprendre que son époux, cette année-là, ne donnera rien pour son peuple. Alors elle se dit que, puisqu'il n'honore pas sa promesse, qu'elle est déliée de son mariage avec lui. Elle veut retourner dans sa tribu mais elle sait que le vieux chef ne la laissera pas partir. Certes, il n'est pas très malin, mais il doit savoir que s'il ne livre pas de nourriture aux Hilaliens, ceux-ci voudraient reprendre Djazia. — J'ai la nostalgie de ma famille, dit la jeune femme, qui prend un air triste _ Je t'emmènerai un jour lui rendre visite, dit Ben Ali Chérif — C'est maintenant que je voudrais partir, dit la jeune femme — Maintenant, ce n'est pas possible, dit le Cheikh — Si tu ne peux pas m'accompagner, envoie avec moi une escorte ! Ben Ali Chérif ricane : — Tu me crois naïf à ce point ? Si tu pars chez toi, tu ne reviendras plus ici ! — Dhiyâb est dans le désert, avec vos troupeaux ! — Il y a des dizaines d'autres Dhiyâb, chez les Banu Hilal, qui te convoitent ! — C'est avec toi que je suis mariée ! — Je le sais, mais cette année, je n'ai pas livré de vivres à ta tribu... Ta tribu elle-même voudrait te reprendre pour te vendre à quelqu'un d'autre ! Djazia ne dit plus rien. Mais elle revient à la charge les jours suivants : peut-être qu'en cassant la tête à son mari, celui-ci voudrait se débarrasser d'elle ? (à suivre...)