Résumé de la 36e partie n Ben Ali Chérif laisse Djazia partir. Il lui fait promettre de revenir. A peine partie, elle retourne chercher un peigne : en fait, c'est un subterfuge, pour se délier de son serment. Les jours et les semaines passent et le Zénète commence à s'impatienter : Djazia ne va-t-elle pas revenir ? «Elle a fait le serment de revenir !», essaye-t-il de se tranquilliser. Finalement, n'y tenant plus, il envoie une délégation la chercher. On envoie chercher Djazia qui vient, accompagnée des sages de sa tribu, pour les prendre à témoin de ce qu'elle dira. L'un des délégués lui lance, aussitôt qu'il la voit : — Ton époux te demande de rentrer chez lui. Tu es assez restée avec ta famille ! La place d'une femme mariée est auprès de son mari. — Dites à cet homme que je ne retournerai plus jamais chez lui ! Le délégué la prend aussitôt à partie devant les sages de sa tribu et lui rappelle sa promesse. — La fille des Banû Hilâl a-t-elle oublié son serment de revenir auprès de son époux ? La jeune femme hausse les épaules. — Mon serment, je l'ai respecté ! — Comment cela ? dit l'homme, tu n'es pas retournée auprès de ton époux depuis que tu es partie ! — Si, dit la jeune femme ! aussitôt que mon palanquin s'est ébranlé, j'ai fait marche arrière et je suis allée retrouver Ben Ali Chérif ! — C'était pour récupérer ton peigne que tu avais oublié ! — C'était un prétexte : ainsi, partie, je suis bien retournée auprès de lui, j'ai tenu ma promesse... Au second départ, je n'ai rien promis ! Les sages de la tribu hochent la tête. — Elle a bien tenu sa promesse ! — Et pour le second départ, elle n'a rien promis ! On ne peut tenir Djazia pour une menteuse, bien au contraire ! Les délégués sont furieux. — Alors, tu refuses de retourner auprès de ton époux ? — Quand je l'ai épousé, dit la jeune femme, c'était contre la promesse qu'il livre aux miens, chaque année, des vivres. Or, cette année, il n'a rien livré, c'est donc lui qui ne tient pas ses promesses ! — Tu sais que cette année, les récoltes n'ont pas été bonnes et que nous avons à peine de quoi nourrir les nôtres ! — Une promesse est une promesse, dit la jeune femme, allez dire à votre maître que je ne suis plus son épouse ! Les délégués partent. Chez les Banû Hilal, c'est la fête : on a récupéré Djazia, on peut, si nécessité oblige, l'utiliser comme monnaie d'échange... A quelques jours de là, Cheikh Ghanem rend l'âme. On envoie aussitôt des hommes chercher Dhiyâb, qui fait paître les troupeaux de ses oncles maternels dans le désert. Il doit succéder à son père à la tête de la tribu. (à suivre...)