Résumé de la 32e partie n Cheikh Ghanem finit par renoncer à mettre à mort son fils, Dhiyâb. Mais il le bannit de la tribu des Banû Hilâl, lui interdisant de revenir tant qu'il est en vie. Dans la tribu des Zénètes où elle vit, depuis qu'elle a épousé le chef des Berbères, Ben Ali Chérif, Djazia a entendu perler des malheurs de Dhiyâb. Elle souhaite le revoir pour le consoler et comme elle pense qu'après son bannissement il ne manquerait pas de venir chez ses oncles maternels, elle guette donc son arrivée ; Peu après, Dhiyâb arrive. La jeune femme s'arrange aussitôt pour le retrouver. — Voilà longtemps que je voulais te revoir, dit-elle — Ne crains-tu donc pas que ton époux te voit avec moi ? Il sait que je t'ai épousée... — Ce vieillard débile n'est au courant de rien ! — Je viens demander à mes oncles de me confier un troupeau, je l'emmènerai paître dans le désert... — Et moi, je te propose de partir avec toi ! nous irons très loin de là, vers l'Ouest ! — Tu veux que les Arabes et les Berbères, que j'aurais offensés, se lancent à ma poursuite ? — L'Afrique est grande, nous trouverons où nous réfugier ! — Non, dit Dhiyâb, tu me demandes là une chose impossible ! - Alors tu me condamnes à passer le reste de ma vie avec ce vieillard ? — Débrouille-toi pour te débarrasser de lui ! Elle soupire ; — Hélas, il ne voudra pas me lâcher et les miens non plus ne voudraient pas que je retourne auprès d'eux : Ben Ali Chérif cesserait aussitôt de leur livrer du grain et des denrées alimentaires dont ils ont besoin ! Dhiyâb sourit tristement. —Moi, je me suis sacrifié pour ma mère, toi, tu devras te sacrifier pour ton peuple ! La jeune femme est amère ; — Mon peuple se soucie très peu de moi, tout ce qui l'intéresse, ce sont les vivres que lui envoie chaque année mon époux ! — Tu devras supporter ta condition, mais tout cela cessera peut-être un jour ! — C'est ton dernier mot ? demande Djazia — Oui, dit Dhiyâb. — Alors, adieu ! Elle se retire discrètement, pour qu'on ne la voie pas avec son cousin. Cependant, dès qu'on apprend l'arrivée de Dhiyâb, les Zénètes se précipitent pour l'accueillir. Ils savent que c'est un homme très intelligent et un guerrier valeureux : puisque son père l'a banni, il peut intégrer la tribu de sa mère ; — Nous t'offrons le commandement de nos troupes, dit Ben Ali Chérif — Non, dit le jeune homme, en cas de guerre avec les miens, je risque de vous trahir ! — Tu deviendras un des nôtres ! — Non, dit Dhiyâb, je préfère rester ce que je suis, un Hilalien, et je n'oublie pas les relations de sang qui me lient à vous ! Je désire seulement que vous me confiiez un troupeau pour la transhumance, cela m'occupera et me fera oublier mes malheurs ! (à suivre...)