Projet L?ancien Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, compte proposer, dans les semaines à venir, un manifeste au peuple algérien dans lequel il explicitera ses idées. C?est en substance le contenu de l?appel lancé par Benbitour et dont une copie a été adressée à notre rédaction. L?appel se veut un «cri d?alarme» qui ne vise rien moins que la mobilisation des Algériens à la veille de l?élection présidentielle de 2004. Benbitour ne dit pas explicitement s?il compte se porter candidat à ces élections, mais le ton du communiqué ne laisse presque aucun doute sur ses véritables visées. L?ancien Chef du gouvernement avait déjà servi sous la présidence de Bouteflika et il en garde apparemment un souvenir amer. Sans citer nommément le président de la République, Benbitour pense que l?actuelle équipe au pouvoir ne fait que perpétuer le statu quo et la faillite. Le rédacteur du communiqué stigmatise également les viols répétés de la Constitution et la marginalisation de la jeunesse et des compétences nationales. Devant ce chaos généralisé, auquel Benbitour veut faire croire, il trouve que la presse est «la seule voix qui reste», militant en même temps pour la préserver de la «liquidation». En opposition à ce sombre tableau, Benbitour pense que le manifeste qu?il proposera et la vision qui en découlera, sera «le début de solutions durables et d?un système nouveau fondé sur la rationalité, l?efficacité, la clairvoyance et la bonne gouvernance». Benbitour cible d?ores et déjà, par le biais de son appel, tous ses compatriotes. «C?est un appel pour tous mes compatriotes qui s?engagent à construire un avenir commun et non reproduire un passé controversé, à générer les richesses et l?épanouissement et non l?appauvrissement», souligne le communiqué. Benbitour espère secrètement que ces mêmes compatriotes pourront être à l?origine du renouveau qu?il appelle de ses v?ux. Car pour l?instant rien ne va selon ses propres constats. C?est fort de cette analyse que Benbitour juge : «Nous vivons sous un totalitarisme d?une autre ère, s?appuyant sur le culte de la personnalité, le mépris du peuple et la profanation permanente de la Constitution de ses institutions.» Toutes ces réflexions doivent aboutir, selon Benbitour, à un projet de société pour une alternative au pouvoir actuel, qui «conduit le pays vers un blocage généralisé et une quasi-paralysie».