Avis Selon l?ancien Chef du gouvernement, notre pays a les moyens d?avoir une «politique nationale économique autonome». L?ancien Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, était hier lundi l?invité du nouvel espace de débats économiques créé par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité et géré par son club de presse, «Les lundis de l?économie» en l?occurrence. Devant un parterre composé d?ambassadeurs, d?universitaires, d?hommes de la presse? l?ex-ministre des Finances a tenté, dans la conférence qu?il a présentée, de répondre à deux questions qu?il s?est posées : quel contenu pour un contrat social orienté vers le futur ? Et quels sont les partenaires légitimes dans la négociation d?un tel contrat ? De l?avis de l?ancien Chef du gouvernement, le contrat social qui a prévalu en Algérie dans les années 1970 a donné des dividendes au départ. «Mais la situation s?est détériorée à partir de 1986, puisque la croissance économique annuelle est tombée à 1,3% en moyenne entre 1986 et 2002, inférieure à la croissance démographique de 2,2 %, soit une baisse de revenus par habitant de 0,9% par an sur 15 ans», a-t-il poursuivi. Selon lui, toutes les conditions structurelles d?une crise économique, «qui peut être masquée par l?aisance financière conjoncturelle due au prix élevé du pétrole», sont présentes. Tout en faisant remarquer que la société algérienne est confrontée à plusieurs crises et difficultés, Ahmed Benbitour a proposé comme solutions de «réduire le GAP qui sépare gouvernants et gouvernés, ouvrir un large débat sur les causes de la crise multidimensionnelle que vit le pays, développer et généraliser une méthodologie de travail et d?analyse, définir des politiques de réforme du système éducatif, de décentralisation économique et de développement local et une stratégie de gestion des ressources en eau?». Pour que ces stratégies réussissent, il faut «une large compréhension et adhésion des partenaires sociaux», soulignera l?ex-ministre des Finances. Répondant à une question relative aux privatisations, Ahmed Benbitour dira qu?on prend des décisions, «mais on ne met jamais les instruments». Par ailleurs, Ahmed Benbitour a révélé avoir déjà proposé la restructuration du secteur bancaire «mais cela n?a pas été accepté». «C?est l?une des raisons qui m?ont poussé à démissionner», ajoutera-t-il. Enfin, l?invité de l?espace «Les lundis de l?économie» s?est dit convaincu que l?Algérie, «qui ne doit pas grand-chose au reste du monde, car étant un exportateur net de savoir-faire, de marchandises et de capitaux», a les moyens d?avoir une «politique nationale économique autonome».